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Le Cameroun en guerre contre le pian

Pour en finir avec le pian, le Cameroun s'apprête à lancer une campagne de traitement massive dans la région de l’Est.

Fabrice Beloko
Rédigé le , mis à jour le
Le pian fait encore des ravages au Cameroun (photo d'illustration)

C'est une maladie tropicale négligée ! Provoqué par la bactérie Treponema pallidum, le pian est une maladie infectieuse qui  se caractérise par des lésions cutanées très contagieuses. Non traité, le pian peut entraîner des mutilations ou déformations définitives puisqu’il atteint les os, les articulations et le cartilage. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "environ 75 à 80% des personnes atteintes (par le pian) sont des enfants de moins de 15 ans et ils sont le principal réservoir de l’infection". 

Dans les années 50, ce mal touchait entre 50 et 100 millions de personnes par an. L'arrivée, un peu plus tard, d'un traitement à base d'injection intramusculaire de benzathine pénicilline a réduit la prévalence du pian de près de 95% dans la plupart des pays du continent africain. Mais au fur-et-à-mesure des années, les systèmes de surveillance et de suivi ont faibli, les programmes de lutte nationaux ont été abandonnés et la maladie est devenue négligée dans beaucoup d’endroits. Le Cameroun fait partie des pays touchés. Pour éliminer le pian, les autorités camerounaises veulent lancer une campagne de traitement de masse. 

Un espoir d'éradiquer la maladie

Alors que 2020 touche à sa fin, il n'existe toujours pas de vaccin contre le pian. Si la benzathine pénicilline est utilisée depuis des décennies pour traiter cette maladie, l’azithromycine est aussi recommandé depuis 2012 par l'OMS. "Une seule dose orale d’un antibiotique, l’azithromycine, suffit à guérir du pian", explique Matthew Coldiron, médecin de l'ONG Médecin sans frontières (MSF). 

Au Cameroun, les autorités veulent traiter 498.000 personnes tout âge confondu dans 9 districts de santé dans la région de l'Est. Une campagne de traitement universel, c’est-à-dire traiter l’ensemble de la population, est prévue du 18 au 20 décembre. Car pour les autorités sanitaires de la région, il est urgent d’éradiquer cette maladie "qui a un fort potentiel épidémiologique". Plus que jamais.

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