Le Cameroun intensifie sa lutte contre le pian
Maladie tropicale négligée, le pian existe toujours au Cameroun. En pleine pandémie de Covid, les autorités multiplient leurs efforts pour l'éradiquer.
Il est toujours là ! Après avoir ravagé l'Afrique jusqu'aux années 1950, le pian a été maitrisé à l'époque grâce à des traitements de masse. Mais au fur-et-à-mesure des années, les systèmes de surveillance et de suivi ont faibli, les programmes de lutte nationaux ont été abandonnés et la maladie est devenue négligée dans beaucoup d’endroits. Résultat, on observe encore des cas de pian au Cameroun et dans bon nombre de pays africains.
Cette infection chronique n’est pas mortelle, mais le pian (qu'on appelle aussi Framboesia) peut entraîner des mutilations ou déformations définitives puisqu'il atteint les os, les articulations, le cartilage ainsi que des infections chroniques.
Un nouveau traitement relance l'espoir d'éradiquer la maladie
Les traitements de masse au cours des années 1950 et 1960 avec une seule injection intramusculaire de benzathine-benzylpénicilline ont permis de réduire la prévalence du pian. Mais ils n'ont pas suffi à l'éliminer définitivement. Depuis 2012, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une dose unique et par voie orale d'azithromycine pour traiter le pian. Contrairement à la benzathine-benzylpénicilline qui se faisait par injection intra-musculaire, et était très douloureuse, l’azithromycine est très facile à administrer et à transporter.
Selon les derniers chiffres de l'agence onusienne, plus de 1,6 million d'azithromycine ont été livrés au Cameroun depuis 2020. Ce qui a permis de soigner plus d'un demi-million de Camerounais en pleine pandémie de Covid. Mais l'objectif est de traiter toutes les populations pour en finir avec cette maladie. Une deuxième campagne de traitement visant plus de 80.000 personnes dans 2 districts du Cameroun devrait bientôt être lancée.