Le Cameroun lance la campagne "Stop Malaria"
Alors que le paludisme tue plus que le Covid au Cameroun, le gouvernement vient de lancer une campagne nationale pour accélérer l'élimination de la maladie la plus endémique sur le sol camerounais.
C’est parti. Attendue depuis quelques mois, la campagne "Stop malaria" a été lancée, le 10 mars dernier, au Cameroun. Parrainée par la première Dame Chantale Biya, cette opération démarre à l'heure où les nouvelles sur le front du paludisme ne sont pas bonnes : la pandémie de Covid a entrainé une hausse inquiétante des cas et des décès dûs à cette maladie parasitaire.
Au Cameroun, où le paludisme a tué près de 4.000 personnes en 2021, la situation est grave : selon les derniers chiffres officiels, le pays fait partie des 11 nations les plus affectées du monde par ce mal. Toute la population camerounaise est à risque, selon les experts qui rappellent que la campagne "Stop malaria" cible les 10 régions du pays. Et très souvent, "les populations n’adhèrent pas à nos interventions, les moustiquaires par exemple ont vocation à être utilisés, les populations doivent dormir dessous, mais parfois les populations l’utilisent à d’autres fins, donc avec ce genre de phénomènes, nous sommes loin d’atteindre nos objectifs", regrette le Dr Joël Ateba, Secrétaire permanent adjoint du programme national de lutte contre le paludisme.
Les femmes et les enfants d'abord !
Vu que les femmes et les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés par le paludisme au Cameroun, la campagne "Stop Malaria" les cible en priorité. Prévue toute l'année, cette opération devrait permettre d'améliorer la prévention par l’utilisation des moustiquaires, l’assainissement de l’environnement, et l’utilisation des techniques pour se protéger contre les moustiques.
Alors que la prise en charge des cas de paludisme simple est gratuite pour les enfants de moins de 5 ans et subventionnée pour le reste de la population depuis 2006, les experts espèrent aujourd'hui encourager la population à recourir "aux agents de santé, ou à un centre de santé communautaire aussitôt que les symptômes apparaissent".
Au-delà de cette campagne,
le Centre Pasteur du Cameroun s’est doté il y a peu d'un laboratoire de paludologie et d’insectarium qui lui permet d’étudier les moustiques pouvant transmettre des maladies aux humains et d'expérimenter des traitements contre le paludisme.