Le Cameroun, pionnier dans la chirurgie cardiaque en Afrique subsaharienne
Le service de cardiologie de l’hôpital général de Douala, en partenariat avec une mission médicale franco-belge, a inauguré une technique de soins cardiaques. Un premier pontage aorto-coronarien à cœur battant a été opéré avec succès.
Grande première en Afrique subsaharienne ! Le 26 octobre 2022, à l'hôpital général de Douala, une équipe de chirurgiens composée de Français, de Belges et de Camerounais a réalisé avec succès un pontage aorto-coronarien à cœur battant.
La prouesse a été saluée par le ministre de la santé Malachie Manaouda. "Bravo à toute cette équipe mixte", a-t-il écrit sur Twitter.
La cheffe de service de cardiologie de l’hôpital théâtre de cet exploit médical exprime, elle aussi, sa fierté. “Nous avons réalisé un exploit. C’est une première nationale et internationale. Parce qu’aucun pays francophone subsaharien n’avait réalisé un pontage à cœur battant. Ailleurs, on arrêtait le cœur et on travaillait, puis on le remettait en marche", réagit la Pre Félicité Kamdem. Le second patient programmé pour cette session inaugurale a été opéré quelques jours plus tard.
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Améliorer la qualité de vie des patients
Le pontage aorto-coronarien à cœur battant est indiqué lorsque la visualisation des artères du cœur via la coronarographie indique la présence de plus de trois lésions (aussi appelées sténoses) sur ce muscle. Plusieurs facteurs de risques cardiovasculaires peuvent en être à l'origine. Ainsi, l’hypertension, le diabète, l’excès de cholestérol, le tabac font se déposer au bout de plusieurs années des plaques d’athérome ou des graisses au niveau des artères (cerveau, cœur et membres inférieurs) et peuvent provoquer une crise cardiaque.
La chirurgie réparatrice des artères du cœur consiste à créer un pont après la sténose, à partir d’une branche de l’aorte, afin de pomper le sang et oxygéner le cœur. "Le pont se fait en prélevant une artère au niveau d’une branche de l’aorte et de boucher ce pont après la zone obstruée", détaille Félicité Kamdem, tout en saluant un nouveau type de chirurgie entamée grâce à la coronarographie.
Après leur opération, les patients opérés voient leur qualité de vie s’améliorer. L’essoufflement constaté au moindre effort disparaît. Les médecins, eux, entendent "continuer à lutter et à prévenir les facteurs de risques cardiovasculaires".