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Le Cameroun réalise sa première greffe de rein

C'est la première greffe rénale entre deux donneurs vivants. Réalisée à l'hôpital général de Yaoundé, cette opération incroyable ouvre de nouvelles perspectives pour des Camerounais jusqu'ici condamnés.

Fabrice Beloko
Rédigé le , mis à jour le
La greffe du rein est une opération encore rare en Afrique (photo d'illustration)  —  Belen B Massieu / Shutterstock

On l'espérait, c'est fait. L'hôpital général de Yaoundé vient de réaliser la première greffe rénale du pays. De quoi redonner de l'espoir aux nombreux Camerounais qui souffrent d'insuffisance rénale. Considérée comme la transplantation la plus fréquente dans le monde, la greffe de rein est aussi une intervention délicate. Résultat, elle ne s'est pas encore banalisée sur le continent africain, alors que le nombre de personnes atteintes d'insuffisance rénale ne cessent d'augmenter. 

 A 34 ans, Bertrand Balogog, souffrait d'une insuffisance rénale. Pour l'aider, son frère, Yves, a décidé de lui  donner un rein de son vivant. "Les deux patients vont bien. A priori, le rein transplanté devrait bien fonctionner. Nous n'avons pas eu de complications", rassure le Pr Thierry Berney, chirurgien de transplantation, lieu des Hôpitaux universitaires de Genève pour l'intervention chirurgicale. Il précise d'ailleurs qu'"il est important de savoir que le fait de vivre avec un seul rein ne cause aucun problème sur le fonctionnement normal d'un être humain".

"C'est une opération qui a nécessité près de 2 ans de préparation. Il ne s'agit pas d'une expérimentation. Comme c'est la première au Cameroun, il fallait s'entourer de toutes les précautions nécessaires, et disposer d'un plateau technique capable de supporter cette double intervention", estime le chirurgien Yves Martin Ahanda Assiga. 

Eviter les dialyses

"Quand la greffe de rein fonctionne bien, le patient n'a plus besoin de séances de dialyse. Une transplantation améliore la qualité et l'espérance de vie. C'est quelque chose qui devrait être rendu possible pour toute personne en insuffisance rénale", explique le chirurgien Thierry Berney. 

Après ce premier succès, "plus de 20 patients sont déjà venus nous voir pour nous dire qu'ils sont prêts à subir la même intervention", admet la Professeur Gloria Ashuntantang, responsable du service. Aujourd'hui, le service de néphrologie de l'Hôpital général de Yaoundé veut réaliser d'autres transplantations de routine. 

Le gouvernement camerounais consacre annuellement 4 milliards de FCFA (environ 6 millions d'euros) pour la prise en charge des personnes souffrant d'insuffisance rénale. Malgré ce budget conséquent, les hôpitaux du pays font régulièrement face à une carence des kits de dialyse. 

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