Le cancer continue sa folle progression en Afrique
Alors que le nombre de nouveaux cas de cancer continue d'augmenter sur le continent africain, les populations peinent à accéder aux services de dépistage, de détection précoce, de diagnostic et de traitement de la maladie.
Ils font peur ! Longtemps considérés comme des "maladies de riches", les cancers font des ravages en Afrique. Plus d'un million de nouveaux cas de cancer ont été enregistrés sur tout le continent en 2020. Et ce chiffre pourrait être encore revu à la hausse... Alors que les populations peinent à accéder aux services de dépistage et de détection précoce du cancer, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que nombre pourrait doubler à l'horizon 2040 pour passer de 1 à 2 millions.
Une chose est sûre, la situation est critique dans un continent où seulement 30 % des enfants atteints de cancer survivent à cette maladie, contre 80 % dans les pays a revenu élevé. Dans un communiqué publié à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, ce 4 février, la D Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, estime que "la charge croissante du cancer exercera, à l'avenir, des pressions excessives sur les systèmes de santé qui disposent de ressources limitées".
Des cancers évitables
Que ce soit à Rabat, Dakar, Yaoundé ou Bamako, les cancers les plus récurrents sont le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus, le cancer de la prostate, le cancer de l’intestin, le cancer du côlon, le cancer du rectum et le cancer du foie. Autant de maladies non transmissibles (MNT) favorisées par le vieillissement, les antécédents familiaux, la consommation de tabac et d’alcool, une alimentation riche en sucre, en sel et en matières grasses, le manque d’exercice physique, le surpoids et l’exposition à certains produits chimiques, selon l'OMS. Pourtant, certains de ces cancers sont évitables.
C'est notamment le cas du cancer du col de l'utérus, qui pèse lourdement sur l'Afrique avec chaque année plus de 200.000 décès. Il peut être évité par un dépistage et un traitement précoces. Les infections à papillomavirus humain (HPV), transmises en grande partie sexuellement, sont une cause majeure du développement de ce cancer. Certains pays l'ont bien compris, et n'ont pas hésité à mettre en place des programmes de lutte contre le cancer du col de l'utérus. A ce jour, une vingtaine de pays africains ont élargi la vaccination contre le papillomavirus humain à l’ensemble du pays. Et les autres ?