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Le choléra gagne du terrain au Niger

Une épidémie de choléra sévit au Niger depuis plus de deux mois, et on déplore déjà près de 150 décès.

Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Un agent MSF désinfecte la maison d'un patient admis dans un centre de traitement du choléra géré par MSF.  —  Mariama Diallo/MSF

La situation est inquiétante. Une épidémie de choléra sévit dans six régions du Niger, dont la capitale Niamey. Au 1er septembre, les autorités comptabilisaient 104 décès sur 2.874 malades. Un bilan qui s'est rapidement alourdi. Dans son "rapport de situation" publié ce lundi, la direction de la surveillance et de la riposte aux épidémies du ministère de la Santé publique annonce que 4.396 cas ont été identifiés, dont 149 décès.

Le choléra se transmet notamment par la consommation d’eau et de nourriture contaminée par les selles des personnes infectées. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que, chaque année, jusqu’à 140.000 personnes meurent après avoir contracté le choléra dans le monde. En raison des inondations liées à de fortes pluies qui s'abattent depuis juin sur le Niger, les experts redoutent une flambée de cette maladie diarrhéique très contagieuse causée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés. 

Baisse des contaminations

Avec l'appui de Médecins sans frontières (MSF), l'ONU et l'Union européenne, le Niger tente de maitriser l'épidémie en multipliant les campagnes de sensibilisation, en distribuant des produits pour traiter l’eau et en désinfectant des lieux publics, les transports en commun et les puits dans les villages infectés. Bien que le nombre de cas notifiés soit en diminution dans certaines régions, les efforts se poursuivent pour rompre la chaîne de transmission là où des foyers de choléra restent actifs.

"Nous faisons face à une épidémie de choléra de grande ampleur. Les risques de propagation de la maladie augmentent en raison du manque d’eau potable et des moyens d’assainissement, particulièrement insuffisants en cette période de saison des pluies", explique Souleymane Ba, coordinateur des urgences à Zinder, située dans le sud du Niger

Les inondations de 2020 et les épisodes pluvieux intenses déjà observés cette année créent un environnement privilégié pour la reproduction des moustiques, vecteurs du paludisme, ce qui contribue à entretenir un cercle vicieux de maladies. De janvier à août, le nombre de patients infectés par le paludisme a augmenté de 42 % comparativement à la même période l’année dernière. Cette maladie est l'une des comorbidités qui affectent les patients pris en charge pour le choléra.

Source : MSF

Choléra

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