Le Mali adopte la Prophylaxie préexposition (Prep) pour prévenir le VIH
Les autorités maliennes ont décidé d’inscrire la prophylaxie préexposition (PrEP) dans leur politique de prévention contre le VIH/Sida.
Le Mali renforce son arsenal de lutte contre le VIH. La PrEP, pour prophylaxie pré-exposition, un traitement préventif recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour toutes les personnes à haut risque d’infection, vient d’être adoptée. Elle permet d’éviter une contamination en prenant un traitement avant (et après) un éventuel contact avec le VIH. Elle s'ajoute aujourd'hui aux différents moyens de prévention, dans un pays où le taux de prévalence est de 1,1% (11 personnes sur 1.000).
Une étude menée pendant 2 ans et demi au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Togo révèle que la PrEP permet de réduire les nouvelles contaminations par le VIH. Mais il reste encore beaucoup à faire pour faciliter l'accès à ce traitement préventif contre le VIH. "Même si son efficacité est prouvée aussi bien chez les hommes que chez les femmes, l’accès à la PrEP demeure difficile pour ces dernières", explique le Dr Alou Coulibaly, directeur renforcement de capacités, en marge d’un atelier organisé à Bamako. Une mauvaise nouvelle, dans un continent où plus de 60% des nouvelles infections concernent les femmes.
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Ne pas oublier les populations clés
Malgré le faible taux de prévalence national (1,1%), les populations clés (les travailleuses du sexe et leurs clients, les hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les femmes transgenres) représentent aujourd'hui la majorité des infections sur le sol malien.
Pourtant, ces populations n’ont toujours pas suffisamment accès aux services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH. Des systèmes de santé fragiles, la stigmatisation et la discrimination, les violences sexistes et sexuelles et l’absence de politiques de soutien comptent parmi les obstacles auxquels se heurtent les populations clés au Mali, et partout en Afrique subsaharienne. Jusqu'à quand ?