Le paludisme d'importation fait des ravages en Algérie
Si l'Algérie est certifiée exempt de paludisme depuis tout juste deux ans, le pays fait face à l'augmentation des cas de malaria importés.
La situation est inquiétante ! Près de 3.000 cas de paludisme d'importation à Plasmodium falciparum ont été enregistrés en 2020 sur le sol algérien. Trois malades en sont morts, alors que le pays a reçu en mai 2019 un certificat d’élimination du paludisme. Un statut validé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), après 5 années consécutives de non-enregistrement de cas autochtones. Mais depuis, la maladie ne cesse de voyager...
On parle de paludisme d'importation lorsque la maladie se déclare chez un voyageur après son retour d'un pays infecté par le parasite. Les signes de ce mal apparaissent huit à trente jours après l'infection par un moustique, l'anophèle, porteur du parasite Plasmodium falciparum. Cela se traduit par des épisodes de forte fièvre. Au cours de cette période, le parasite se multiplie dans les cellules sanguines et provoque l'éclatement des globules rouges. Dans les cas les plus graves, le paludisme peut être mortel s'il n'est pas traité.
De nouveaux défis en approche
Heureusement, la lutte contre le paludisme (qui est aussi connu sous le nom de malaria) fait toujours partie des priorités de la politique sanitaire nationale. Le représentant de l'OMS en Algérie, Nguessan François a d'ailleurs salué les nombreux efforts du pays contre cette maladie, en marge d'une rencontre organisée par le ministère de la Santé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme (25 avril). Si le responsable de l'agence s'est aussi montré satisfait des mécanismes mis en place pour lutter contre cette maladie et éviter sa réapparition auprès de la population, les autorités sanitaires ont rappelé que les cas qui apparaissent en Algérie sont tous "importés".
Si le ministre de la Santé, Pr. Abderrahmane Benbouzid, qualifie les 2.726 cas recensés en 2020 sur le sol algérien de "chiffre record", c'est parce que l'on comptabilisait ces dernières années en moyenne seulement 700 cas. Cette augmentation pourrait ralentir les efforts de lutte contre le paludisme. D'où l'importance de faire preuve d'une grande vigilance, à travers "le renforcement des mesures de prévention, le contrôle épidémiologique et entomologique, la préparation et la riposte immédiate et efficace". En parallèle, le ministère de la Santé rappelle que la résistance des parasites du paludisme à certains médicaments pourrait aussi rendre cette maladie très difficile à traiter.