Le Sénégal jette les "bases stratégiques" d’une réforme hospitalière
Les autorités sénégalaises prennent très au sérieux le drame de l’hôpital de Tivaouane. Depuis la mort des 11 bébés, les autorités veulent réformer l'hôpital public.
Un mal pour un bien ? D’ici quelques jours, le gouvernement sénégalais va mettre en œuvre un grand projet pour la modernisation du service hospitalier national. Le président Macky Sall a demandé à la nouvelle ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, "de préfigurer, d’ici à la fin du mois de juin, les bases stratégiques d’une réforme hospitalière intégrale et de grande envergure"
Le système de santé sénégalais est considéré comme meilleur que celui de beaucoup de voisins ouest-africains. Mais un document du ministère de la Santé pour les années 2019-2028 reconnaissait, malgré les efforts consentis selon lui ces dernières années, "un manque généralisé de ressources humaines et financières, d’infrastructures et d’équipements". Il parlait d'une "prévention et une gestion des risques encore embryonnaires". Il y a quelques jours, c'est Macky Sall en personne qui reconnu que les incidents et dysfonctionnements constatés dans les cliniques privées et établissements de santé du public révélaient l’urgence de moderniser les hôpitaux et de transformer la gestion du système de santé du pays, en dépit des investissements importants de l’Etat.
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Ce plan de réforme devra permettre de "veiller à l’optimisation et la complémentarité de la carte sanitaire à travers une évolution vers des pôles d’excellence hospitaliers spécialisés, à l’évaluation et la professionnalisation des personnels de santé". Cette veille concernera aussi "la fonctionnalité des constructions et équipements requis, au renforcement et la maintenance du plateau médical, la mise à niveau des services d’accueil des urgences", selon le chef de l’Etat. Mais ce n'est pas tout...
La consolidation du modèle économique des hôpitaux, la bonne gouvernance figurent parmi les missions assignées à la nouvelle ministre de la Santé. Dans ce sens, Marie Khémesse Ngom Ndiaye a reçu ordre d’engager, sans délai, la généralisation des processus de management de la qualité, dans toutes les structures sanitaires du pays. L’objectif est d’améliorer l’accueil, un service souvent décrié par les patients, mais aussi les offres de soins et la gouvernance.