Le Sénégal "redouble de vigilance" face aux sirops qui tuent en Gambie
Alors que plusieurs dizaines d'enfants sont morts en Gambie au cours des dernières semaines et que des sirops pourraient être la cause de ces décès, les autorités sénégalaises ont lancé un appel à la vigilance.
Alors que la Gambie est encore sous le choc, le Sénégal a activé son niveau d’alerte maximale suite aux décès de 66 enfants dans ce pays voisin. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a ouvert une enquête sur les quatre sirops contre la toux suspectés d’être à l’origine de ce drame. Il s’agit du Promethazine Oral Solution, du Kofexmalin Baby Cough Syrup, du Makoff Baby Cough Syrup et du Magrip N Cold Syrup, produits par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals Limited.
Intensification de la surveillance
L'OMS précise que les quatre médicaments contaminés ont été identifiés en Gambie mais pourraient avoir été distribués, par le biais de marchés informels, ailleurs en Afrique de l'Ouest. Vu que la Gambie a des échanges importants avec le Sénégal, les autorités sanitaires du pays voisin ont lancé un appel à la vigilance bien que les produits montrés du doigt ne soient pas autorisés. D'importantes quantités de médicaments non-homologués circulent en Afrique de l'Ouest.
L'Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP) précise que les produits soupçonnés ne disposent pas d’autorisation de mise sur le marché. Cependant, elle invite les populations "à redoubler de vigilance", avant d’appeler les professionnels de santé à intensifier "la surveillance et de notifier tout cas de suspicion ou de découverte de ces produits sur le territoire sénégalais".
Des sirops aux composants toxiques ?
En attendant de connaître les résultats de l’enquête de l'OMS sur les sirops indiens contre la toux, l’agence onusienne avertit que "le fabricant pourrait avoir utilisé le même matériel contaminé dans d'autres produits et les avoir distribués localement ou exportés. Un risque global est donc possible".
Dans le document technique de l'alerte, l'OMS indique que "l'analyse en laboratoire d'échantillons de chacun des quatre produits confirme une contamination par diéthylène glycol et éthylène glycol en quantités inacceptables". Ces deux composants sont toxiques et peuvent être mortels. Selon l’OMS, les effets toxiques peuvent inclure des douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées, une incapacité à uriner, des maux de tête, une altération de l’état mental et des lésions rénales aiguës pouvant entraîner la mort.