Le virus de Marburg tue en Tanzanie
La Tanzanie a confirmé ses tout premiers cas de maladie à virus Marburg après que des tests en laboratoire ont été effectués suite au signalement de cas et de décès dans la région de Kagera, dans le nord-ouest du pays.
Elle est extrêmement contagieuse et mortelle. Elle, c'est la maladie à virus Marburg qui provoque une fièvre hémorragique, avec un taux de létalité pouvant atteindre 88 %. Elle fait partie de la même famille que le virus qui cause la maladie à virus Ebola. Repéré en Tanzanie où il a déjà tué 5 personnes, le virus Marburg entraine une forte fièvre, des maux de tête sévères et des malaises intenses.
À l'heure où ces lignes sont écrites trois patients sont hospitalisés et 161 contacts sont suivis par les autorités, a précisé la ministre de la Santé Ummy Mwalimu. "Il n'y a pas de raison de paniquer ou d'interrompre les activités économiques (...) Nous avons tout ce qu'il faut pour contrôler cette maladie contagieuse", a ajouté la ministre.
Lire aussi : On vous dit tout sur le virus de Marburg, ce cousin d'Ebola qui inquiète l'Afrique
Une enquête sur la maladie
Le pays d'Afrique de l'Est avait envoyé la semaine dernière une équipe médicale d'urgence dans la région de Kagera (nord-ouest), frontalière de l'Ouganda, pour enquêter sur la maladie. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a salué la réaction rapide à l'épidémie, ajoutant qu'elle était prête s'il fallait s'assurer qu'"il n'y a pas de trous dans la réponse" sanitaire.
"J'appelle les responsables communautaires à unir leurs efforts avec le gouvernement pour s'assurer que les contacts (des malades) sont identifiés et que ceux qui ont besoin de soins les reçoivent en temps voulu", a déclaré Zabulon Yoti, un représentant de l'OMS. L'Ouganda voisin, qui a connu sa dernière épidémie en 2017, a indiqué être en "état d'alerte".
Des épidémies plus fréquentes
L'hôte naturel du virus de Marburg est une chauve-souris africaine frugivore, qui en est porteuse mais n'en tombe pas malade. Le virus tient son nom de la ville allemande de Marburg, où il a pour la première fois été identifié en 1967, dans un laboratoire où des employés avaient été en contact avec des singes verts infectés importés d'Ouganda. Les animaux peuvent le transmettre à des primates vivant près d'eux, dont des humains. La transmission intra-humaine se fait ensuite par contact sanguin ou avec d'autres fluides corporels.
Il n'existe pour le moment aucun vaccin ni traitement antiviral, mais des traitements expérimentaux, dont des dérivés sanguins, des immunothérapies et des thérapies médicamenteuses, sont en cours d'évaluation, a indiqué l'OMS. Mais les épidémies du virus de Marburg sont de plus en plus fréquentes. Onze personnes ont péri de la maladie à virus Marburg en Guinée équatoriale dans une épidémie signalée pour la première fois le 7 janvier. D'autres épidémies ou cas isolés ont été signalé dans le passé en Afrique du Sud, en Angola, au Kenya et en République démocratique du Congo.