Les corticoïdes aggravent les crises vaso-occlusives des drépanocytaires
Selon une étude, les personnes atteintes de drépanocytose qui prennent des corticoïdes ont plus de risques d'être hospitalisées pour une crise vaso-occlusive.
Attention aux effets secondaires ! La cortisone et ses dérivés, les corticoïdes, ont révolutionné la prise en charge de nombreuses pathologies depuis les années 30. Délivrés sur ordonnance, le but des traitements à base de corticoïdes est de stopper les inflammations. Mais bien qu'ils soient très efficaces sur les douleurs, les corticoïdes peuvent, à terme, fragiliser les os et provoquer une ostéoporose, une maladie osseuse. Une mauvaise nouvelle pour les personnes atteintes d'une drépanocytose qui ont déjà eu des prescriptions de corticoïdes.
Chez les drépanocytaires, les crises vaso-occlusives sont les complications les plus fréquentes. Très douloureuses, ces crises sont souvent décrites par les patients comme "pires qu'une fracture" ou comparables à "des coups de marteau". Et selon une nouvelle étude publiée dans la revue Blood, les personnes atteintes de drépanocytose devraient éviter les corticoïdes autant que possible.
L'hydroxyurée, un traitement efficace
Menée entre 2010 et 2018 sur plus de 5.000 patients drépanocytaires, cette étude révèle que tous les malades ayant pris des corticoïdes ont été hospitalisés dans la foulée. Pourtant, de nombreux médecins n'hésitent pas à administrer ces anti-inflammatoires aux personnes atteintes de la drépanocytose.
Le traitement par hydroxyurée, qui limite les douleurs et les complications, évite aux malades une hospitalisation pour crise vaso-occlusive. Mais ce médicament n'est pas forcément accessible. Pour que tous les drépanocytaires d'Afrique puissent disposer de ce traitement, l'association humanitaire Drep.Afrique estime qu'il faudrait "500 millions de dollars par an", soit 400 millions d'euros.
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Rappelons que la drépanocytose est une maladie du sang est liée à une anomalie de l'hémoglobine des globules rouges qui transporte l'oxygène. L'anomalie, une mutation dans le gène de la béta-globine entraîne une déformation des globules rouges en forme de faucille ou de croissant. Ils peuvent obstruer les petits vaisseaux sanguins. La maladie chez ceux qui ont hérité des deux copies du gène muté (une du père, une de la mère) entraîne une anémie et des crises douloureuses ainsi que des lésions de nombreux organes, tels le coeur, les reins, les os et même le cerveau (AVC) ainsi qu'une grande sensibilité aux infections et une surcharge en fer.