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Les déchetteries sauvages, un fléau pour la santé des Yaoundéens

Les dépôts sauvages de déchets se multiplient à Yaoundé. De quoi favoriser la propagation de certaines maladies et accroître les problèmes respiratoires. Reportage.

Fabrice Beloko
Rédigé le
Yaoundé se transforme en une bombe écologique et sanitaire.  —  Fabrice Beloko / Allo Docteurs Africa

Yaoundé croule sous les ordures ! Au marché Mokolo, l'un des plus grands marchés d'Afrique centrale, situé dans le 2ème arrondissement de la capitale du Cameroun, une odeur irrespirable vous assaille soudain, avant même de découvrir des montagnes de détritus fumants. Comme si le lieu s'était transformé en décharge à ciel ouvert. 

Le marché Mokolo, une décharge à ciel ouvert  —  Fabrice Beloko / Allo Docteurs Africa

Une situation déplorable qui pourrait s'expliquer, selon certains, par la récente grogne des agents d'Hysacam (Hygiène et salubrité du Cameroun), l'entreprise chargée de l'assainissement public. Mais pour beaucoup d'autres riverains et commerçants, l'argument ne tient pas la route. Car le gouvernement a choisi en janvier dernier une nouvelle société pour épauler Hysacam à Yaoundé. Toujours est-il que les poubelles débordent. Des déchetteries sauvages existent par dizaines dans la métropole camerounaise, rassemblant différents types de déchets déposés dans la rue en toute illégalité. 

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Des comportements peu recommandables

Si l’exode rural a engendré un boom démographique sans précédent à Yaoundé et Douala, elle a aussi transformé ces villes en une sorte de réservoir urbain de problèmes. Aujourd'hui, beaucoup de personnes vivent dans l'insalubrité aux frontières de la métropole. L'installation de ces Camerounais dans des zones peu aménagées complique, elle aussi, la collecte des déchets. 

Pour se débarrasser de leurs ordures ménagères, nombreux sont ceux qui n'hésitent pas à adopter des comportements peu recommandables : ils jettent leurs déchets dans les caniveaux et les cours d'eau, ils les entassent sur la chaussée ou ils les brûlent à ciel ouvert. 

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Le nid des maladies

Alors que Yaoundé se transforme en "ville poubelle", la proximité des décharges sauvages expose les populations à de nombreux organismes pathogènes dangereux. Car les ordures ménagères sont vectrices de nombre de maladies telles que la diarrhée, le choléra, la fièvre typhoïde ainsi que d’autres pathologies qui entrainent des taux élevés de mortalité infantile en Afrique. 

Les décharges sauvages, mal endémique de Yaoundé  —  Fabrice Beloko / Allo Docteurs Africa

Il y a aussi un risque de contamination à "la gale, la teigne et la poliomyélite", précise le Dr Hervé Ndalle, épidémiologiste au Cameroon Field Epidemiology Training Program (CAFETP). Avant d'ajouter que l'incinération des déchets à ciel ouvert peut entrainer des "rhinites, de l'asthme et des problèmes respiratoires dus aux odeurs et aux fumées issues des poubelles brûlées"

Pour tenter d'enrayer la pollution, le Dr Ndallé estime qu'il est crucial pour les autorités de sensibiliser les populations sur le danger des décharges à ciel ouvert. Car la proximité des déchets représente toujours un risque, comme l’a prouvé l’incendie qui s’est déclaré fin 2016 dans une décharge de Cotonou, la capitale du Bénin, provoquant le décès d’une vingtaine de personnes. 

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