Les maladies respiratoires tuent les enfants gabonais qui travaillent à la décharge
Des dizaines d'enfants vivent et travaillent à Mindoubé, une décharge à la capitale gabonaise Libreville. Dans des conditions de travail difficiles et inhumaines, ces jeunes se sacrifient afin de nourrir les siens sous une chaleur accablante.
La situation est alarmante. Des dizaines d'enfants vivent et travaillent à Mindoubé, la décharge de la capitale gabonaise Libreville, sous une chaleur accablante. Ils sont tous à la recherche d'objets en cuivre ou en aluminium qu'ils pourront ensuite revendre 2.000 francs CFA le kilo, environ 3 euros. Et très souvent, un tas d'objets électroniques, tels des téléviseurs ou des ordinateurs, sont brûlés pour récupérer le cuivre et une fumée âcre empeste tout le quartier.
Bien que le Gabon soit l'un des pays les plus riches du continent, un tiers de la population vivait en 2017 sous le seuil de pauvreté. Et la situation a empiré depuis le début de l'épidémie de coronavirus qui a fortement ralenti l'économie. "C'est pour gagner quelques francs seulement qu'ils mettent leur vie en danger", se désole Grâce Ongo-Mbou, présidente de l'association Les Guerriers du social. Son ONG fait de la sensibilisation pour les enfants qui travaillent sur la décharge, en les poussant à aller à l'école ou en organisant des rencontres sportives.
De nombreuses maladies
Maladies respiratoires, éruptions cutanées, les problèmes sanitaires sont nombreux pour les récupérateurs. Pourtant, Daniel se balade torse nu dans la décharge. Une énorme balafre barre la poitrine de cet ado de 17 ans. "Je me suis blessé avec une barre de fer", confie-t-il. Il vient à la décharge pour "faire un peu de sous et pour aider la famille". Le jeune homme râblé affirme pouvoir gagner chaque jour quelque 15.000 francs CFA, environ 23 euros. Daniel vit seul dans une petite habitation de fortune en palettes de bois. Une glacière fait office de rangement pour ses vêtements.
"C'est notre gagne-pain, notre quotidien", raconte Crépin, un jeune de 20 ans, qui travaille depuis 5 ans dans la décharge. Il porte un t-shirt sur la tête pour se prémunir du soleil, traîne un sac rempli de cuivre. Crépin n'a d'autre choix pour survivre que de venir travailler à la décharge, dans un pays au taux de chômage qui touche en 2020, selon la Banque mondiale, 20% de la population.