Les masques chirurgicaux sont-ils lavables et réutilisables ?
Selon une étude de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, trois modèles de masques chirurgicaux sont toujours efficaces après 10 lavages en machine. L’AFNOR appelle à rester prudents jusqu’à une généralisation de ces tests.
Et si le masque chirurgical devenait aujourd’hui une solution moins onéreuse et plus écologique contre la covid ? Selon une étude de l’UFC-Que Choisir, une association de consommateurs française, les masques chirurgicaux sont utilisables jusqu’à 10 fois s’ils sont lavés en machine à 60°C.
Pour cette étude, l’association de consommateurs a réalisé des tests de filtration sur trois modèles de masque achetés en grandes surfaces en France (Auchan et Leclerc) et en parapharmacie. Le protocole s’est inspiré des recommandations définies pour les masques grand public en tissu : 10 lavages à 60°C en machine, séchage au sèche-linge puis repassage avec un fer réglé au plus faible niveau. La respirabilité et l’efficacité de filtration ont été évalués sur les masques neufs et après les 10 lavages. "La bonne tenue des brides a été vérifiée à chaque cycle", précise l’UFC-Que Choisir.
Mieux que les masques en tissus
Résultat : les masques "conservent de très bonnes capacités de filtration" et restent "suffisamment respirables pour être portés plusieurs heures sans trop d’inconfort". "Au final, même en ayant subi plusieurs cycles de lavage, ils sont bien au-dessus des exigences minimales des masques en tissu qui nous ont servi de référence" conclut même l’étude ! Dans le détail, les masques affichent selon les marques des capacités de filtration maintenues à 100%, 98% ou 90%. Les élastiques ont résisté aux 10 lavages, la respirabilité n’a pas été diminuée et seul un "léger feutrage" a été observé, note l’étude.
Des résultats "suffisants pour un usage grand public" précise l’UFC-Que Choisir. Mais pas question de lavage en revanche pour les usages en milieu hospitalier, où d’autres germes que le coronavirus peuvent persister au-delà des 60°C. C’est d’ailleurs pour cette raison que la question ne s’était encore jamais posée avant que les masques soient rendus obligatoires pour tous par la covid.
L’AFNOR reste prudente
Mais qu’en dit l’AFNOR, l’Association française de normalisation ? Depuis le début de la pandémie, ses recommandations sont claires : "un masque chirurgical est un dispositif médical à usage unique". Aujourd’hui, cette nouvelle étude "intéressante" appelle à "dynamiser les travaux sur les enjeux de recyclage des masques", nous confie l’AFNOR. Mais elle appelle aussi à la "prudence".
Elle ne porte en effet que sur trois modèles de masques "parmi la kyrielle de masques chirurgicaux commercialisés". Pour l’AFNOR, il serait donc nécessaire de "généraliser ces tests avant de tirer des conclusions qui invitent au lavage" en raison d’un "potentiel risque de santé publique". Mais, masque lavable ou non, le plus important est de correctement le porter (il doit couvrir la bouche et le nez), de se laver les mains avant de le manipuler et de l’associer aux autres gestes barrières.