Les mesures du Maroc pour pallier le manque de personnel de santé
Pour venir à bout de la pénurie des ressources humaines médicales, le Maroc lance un programme pour accroître le nombre de professionnels de santé. Actuellement de 17,4 pour 10.000 habitants, il veut arriver à 24 d’ici 2025.
Le Maroc prend les devants. D'un budget de 3 milliards de dirhams (près de 300 millions d’euros), un accord-cadre sur la mise en œuvre d’un programme pour l’augmentation du nombre de professionnels de santé d’ici 2030 vient d'être signé par le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch. L'objectif : venir à bout de la pénurie aiguë de médecins et d’infirmiers que connaît le Royaume.
Grâce à cet ambitieux projet, le nombre de professionnels de santé devrait passer de 17,4 pour 10.000 habitants actuellement à 24 d’ici 2025 puis à 45 en 2030. "Ce programme revêt une importance prioritaire pour la résolution de la problématique de manque en ressources humaines médicales et l’atteinte des normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de nombre de médecins pour chaque 10.000 habitants à l’horizon 2030", a fait savoir Aziz Akhannouch.
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Augmenter le nombre de diplômés
Pour atteindre ces normes de l’OMS, fixées à 25 médecins pour 10.000 habitants, le Maroc prévoit de doubler le nombre de diplômés des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire. De même, les Instituts supérieurs des professions d’infirmiers et techniques de santé devraient multiplier par trois le nombre de leurs diplômés d’ici 2025.
Selon les chiffres du ministère de la Santé, le Maroc a besoin de 32.000 médecins et de 65.000 infirmiers. "Il s’agit de l’application de la deuxième disposition du chantier de réforme du système de santé, portant sur le renforcement de la formation des ressources humaines médicales", a fait savoir Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé.
Afin d’éviter un éventuel encombrement dans les établissements universitaires, trois facultés de médecine et de pharmacie ainsi que trois CHU verront le jour à Errachidia, Béni Mellal et Guelmim. "À la prochaine rentrée universitaire, le nombre d'étudiants admis en faculté de médecine augmentera de 20 %, un nombre susceptible de doubler à l’horizon 2026", précise le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui.