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L'excision, une mutilation qui perdure sous une nouvelle forme au Bénin

Malgré de nombreux efforts pour en finir avec les mutilations génitales féminines (MGF), l'excision est encore très répandue au Bénin.

Léonard Kabo
Rédigé le
Au nord du Bénin, de nombreuses jeunes filles sont encore excisées (photo d'illustration)  —  Anton_Ivanov / Shutterstock

C’est une pratique qui perdure dans certaines localités du Bénin ! L'excision est encore considérée, à tort  par certains, comme un moyen d’asservir ou de "dompter" la sexualité des jeunes filles. Bien que le pays fasse partie des 22 nations africaines à avoir interdit les mutilations génitales féminines (MGF), cette pratique perdure sous une nouvelle forme. 

"Les choses (pratiques) comme l’excision et autres, ça existait pour éviter à la femme d’être à la recherche du plaisir et tromper son homme. Mais aujourd’hui les choses ne sont plus les mêmes, et il faut que les gens arrêtent ça’’, espère Mathias, un vieux sage à Idaho, un village de la commune de Dassa.

Au Bénin, comme dans les autres pays qui pratiquent une excision sur les jeunes filles et femmes, cette mutilation génitale a changé. Elle est devenue "clandestine et transfrontalière", comme le révélait en 2008 une étude du Centre de recherche et d’intervention en genre et développement (Criged), une ONG basée à Ouagadougou, au Burkina Faso. Aujourd'hui, les exciseuses et les familles préfèrent se retrouver dans des pays qui ne disposent pas de dispositifs répressifs. Dans certaines régions du nord du pays, on estime que plus de 70 % des Béninoises excisées l'ont été dans les pays voisins. 

Des conséquences graves sur la santé physique et mentale

Recouvrant l’ensemble des interventions qui consistent à altérer les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales, les mutilations génitales féminines (MGF) constituent, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), "une violation des droits des jeunes filles et des femmes". Elles les exposent aussi à des risques graves pour leur santé et leur bien-être, notamment aux conséquences immédiates de l’excision telles qu’infection, hémorragie et traumatisme psychologique, et à des affections chroniques pouvant survenir à tout moment de leur existence. 

Les femmes mutilées sont exposées à un plus grand risque de complications potentiellement mortelles à l’accouchement. Elles risquent aussi de souffrir de troubles mentaux et d’infections chroniques. Des douleurs lors des règles et des rapports sexuels ainsi que des problèmes urinaires sont également possibles. Autant de pathologies qui nécessitent des soins médicaux.

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