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L'IA au service de la santé de la femme africaine

Infections sexuellement transmissibles, cancers du sein et du col de l’utérus, maladies cardiaques, suivi de grossesse… L’IA pourrait permettre de faire avancer la santé des femmes, qui a longtemps été oubliée en Afrique.

Sabrina El Faïz
Rédigé le
L'intelligence artificielle (IA) peut faire avancer la santé des femmes

La question n’est pas de savoir si on va adopter les algorithmes de l'intelligence artificielle (IA), mais plutôt quand va-t-on monter dans ce train. Si elle semblait il y a quelques années tout droit sortie du dernier long-métrage de Netflix, l'IA est aujourd'hui incontournable dans de nombreux domaines. Et celui de la médecine n'est pas une exception. 

L’IA est en effet au cœur de la médecine du futur avec les opérations assistées, le suivi des patients à distance, les prothèses intelligentes... Et si le nombre d'applications mobiles de Santé ne cesse d'augmenter, l'IA peut à terme combler le manque de médecins en Afrique. Mieux, elle peut apporter des avancées significatives dans le diagnostic et la prise en charge des principales pathologies féminines. 

Mais l'IA, c'est quoi au juste ?

L'intelligence artificielle (IA) vise à mimer le fonctionnement du cerveau humain dans le but de faire exécuter à une machine des tâches complexes que l'homme accomplit en utilisant ses capacités cognitives.Pour cela, la technique informatique privilégiée est de doter les ordinateurs d'une capacité nommée apprentissage automatique ("machine learning") ou encore "apprentissage profond".

Ce type de technologie, bâtie sur l'exploitation à très grande échelle des données ("big data") par des algorithmes, constitue "l'outil le plus puissant qui puisse bénéficier à l'humanité depuis des générations", selon Eric Schmidt, ancien PDG de Google et président d'une commission sur le sujet aux Etats-Unis.

Ses champs d'application sont sans cesse repoussés et paraissent sans limites. Des voitures autonomes à la reconnaissance faciale, en passant par les assistants vocaux, ce secteur hautement stratégique est considéré comme la technologie du futur de notre quotidien. L'IA est aussi jugée prometteuse pour améliorer la productivité des usines, les rendements agricoles, optimiser les consommations d'énergie, mieux organiser les transports, réduire la pollution, améliorer les systèmes de santé, réduire les risques d'accident de la route...

La santé maternelle et néonatale

Selon Laure Beyala, ingénieure biomédical et présidente fondatrice de la plateforme E-santé Expertise en charge du développement de la santé numérique en Afrique, la santé numérique peut contribuer à réduire les taux de mortalité maternelle et néonatale en permettant un suivi et des soins appropriés pendant la grossesse, l'accouchement et les premières semaines de vie. Une récente étude néo-zélandaise montre d'ailleurs que l’intelligence artificielle pourrait drastiquement réduire le nombre de césariennes et en coloscopie. 

En dehors de la grossesse, des pathologies gynécologiques comme l’infertilité, les règles douloureuses et l'endométriose pourraient également être mieux diagnostiquées grâce à l'IA. 

La planification familiale

Les technologies de santé numérique peuvent aider les femmes d'Afrique à accéder à des informations et à des services de planification familiale de manière confidentielle et adaptée à leurs besoins. Grâce à l'IA, il sera bientôt possible d'aider les femmes à atteindre leurs objectifs de reproduction et à adopter une méthode de planification familiale lorsqu'elles le souhaitent. 

"Prudence"

Mais l'évolution des outils d'intelligence artificielle dans le domaine de la santé a beau nous faire rêver, elle peut aussi nous faire peur. ChatGPT, Bard, Bert et bien d'autres ont déjà montré leurs limites, lorsqu'il s'agit d'écrire un article, établir un diagnostic ou rédiger le résumé d'une oeuvre littéraire... Sommes-nous alors capables de confier nos vies à des codes ? En mai dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelait "à la prudence en matière d’utilisation des outils liés aux grands modèles de langage générés par l’intelligence artificielle (IA) afin de protéger et de promouvoir le bien-être, la sécurité humaine et l’autonomie, et de préserver la santé publique". 

Si l'agence onusienne se dit "enthousiaste quant à l’utilisation appropriée des technologies", elle estime qu'"il est préoccupant de constater que le principe de précaution exercé habituellement à toute nouvelle technologie ne s’applique pas de manière systématique dans le cas des grands modèles de langage". Non, les consultations à distance réalisés par un chatbot, ce n'est pas pour demain... 

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