Malgré la fin d'Ebola en Guinée, la vigilance est de mise
La Guinée et l'OMS ont annoncé, samedi dernier à Nzérékoré (Sud-Est), la fin de la deuxième épidémie d'Ebola dans ce pays, quelques mois après la réapparition de cette maladie rapidement vaincue fois grâce à l'expérience accumulée en 2013-2016 où elle avait fait des milliers de morts.
Elle est finie ! L'épidémie d'Ebola en Guinée est déjà un mauvais souvenir. Après avoir, suivant les règles internationales, officiellement déclaré l'état d'épidémie le 14 février, la Guinée a atteint vendredi les 42 jours sans nouveau cas, soit deux fois la durée maximale d'incubation, seuil fixé pour la déclaration de fin d'épidémie.
Après la détection des premiers cas à Gouécké, dans la préfecture de Nzérékoré, "les autorités sanitaires nationales ont rapidement mis en oeuvre la riposte, avec le soutien de l'OMS et ses partenaires, en s'appuyant sur l'expertise accumulée" dans la lutte contre Ebola dans le pays et en République démocratique du Congo, selon le communiqué de l'Organisation mondiale de la santé.
Surveillance renforcée
"Nous célébrons aujourd'hui cette victoire, mais nous devons plus que par le passé redoubler la vigilance en vue de détecter à temps, toute forme de flambée épidémique à l'avenir afin d'empêcher sa propagation dans la région de Nzérékoré et dans le reste du pays", avertit le ministre de la Santé, Dr Remy Lamah. Car depuis la déclaration de fin d'épidémie d'Ebola, la Guinée est entré dans une période de surveillance épidémiologique renforcée pendant 90 jours.
L'OMS dit avoir aidé à expédier environ 24.000 doses de vaccin et avoir soutenu la vaccination de près de 11.000 personnes à haut risque parmi lesquelles plus de 2.800 travailleurs de santé en première ligne. Au total, 16 cas confirmés dont 5 décès ont été enregistrés. La directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique Dr Matshidiso Moeti a appelé dans un communiqué "à rester en alerte face à une possible réapparition du virus et nous assurer que l'expertise dans la lutte contre Ebola s'élargisse à d'autres menaces sanitaires telles que la Covid-19".
Sur Twitter, le directeur général de l'OMS a souligné que le "Covid-19 est une maladie différente qui se propage plus facilement qu'Ebola mais la démarche est la même". Cependant "l'utilisation inefficace des mesures de santé publique et sociales" et "les inégalités continuent de donner au Covid-19 une chance de muter, de se propager et de tuer". La Guinée, relativement peu touchée par le coronavirus, a déclaré plus de 23.400 cas dont 168 décès, selon un dernier bilan vendredi.