Malnutrition, paludisme, diarrhée... le changement climatique fait des ravages en Afrique
Paludisme, malnutrition, fièvre jaune et diarrhée... les urgences sanitaires liées au dérèglement climatique explosent en Afrique.
On le dit et on le répète : le changement climatique menace la santé humaine, et l'Afrique n'est pas épargnée. Pour preuve, les urgences sanitaires liées au climat représentent, aujourd'hui, plus de la moitié des évènements de santé publique enregistrés sur le continent africain, au cours des deux dernières décennies. Et c'est l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui le dit.
Selon l'agence onusienne, les maladies hydriques (comme le choléra, la dengue ou l'hépatite A ) ont représenté 40% des urgences sanitaires liées au climat au cours des deux dernières décennies. Ces maladies constituent la troisième cause de maladies et de décès des enfants de moins de 5 ans sur le continent. Pourtant, une proportion considérable de ces décès peut être évitée avec de l’eau potable sûre, une hygiène et un assainissement adéquats.
Le rapport de l'OMS révèle aussi que les maladies à transmission vectorielle, notamment la fièvre jaune, ont compté pour 28% des urgences sanitaires liées au climat, et que les maladies zoonotiques, essentiellement la fièvre hémorragique de Crimée-Congo qui est transmise à l'homme par les tiques et le bétail, figuraient au troisième rang des maladies les plus répandues.
Vers une explosion des cas de paludisme ?
Si la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, estime que "les inondations fréquentes et les maladies hydriques et à transmission vectorielle aggravent les crises sanitaires", elle rappelle aussi l'existence d'une autre menace. Celle du paludisme.
En Afrique, le changement climatique pourrait étendre l’éventail des zones à haut risque de paludisme, d’après un rapport du Centre mondial d’adaptation basé aux Pays-Bas. Bien que la mortalité due au paludisme soit passée de 840.000 décès en 2000 à 602.000 en 2020, la maladie reste une menace sanitaire majeure sur le continent.
Et comme si ce n'était pas assez, les effets du changement climatique devraient aussi, selon l'OMS ralentir les progrès contre la faim, avec 78 millions de personnes supplémentaires qui seront confrontées à la faim chronique en Afrique d’ici à 2050.