Maroc : Médecins étrangers, programme régional... la réforme du système de santé se précise
Pour accompagner l'énorme chantier de la généralisation de la protection sociale au Maroc, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a dévoilé son plan pour repenser le système de santé au Royaume.
La réforme de la santé entre visiblement dans une phase décisive. Censée faciliter la généralisation prochaine de la protection sociale, cette nouvelle réforme repose sur quatre piliers essentiels : la valorisation des ressources humaines, la réhabilitation de l’offre sanitaire en renforçant la dimension régionale, l’adoption d’une nouvelle gouvernance dans le système de santé et le développement du système informatique.
La valorisation des ressources humaines
Alors que le Maroc manque cruellement de médecins, le ministre de la Santé a annoncé vouloir autoriser les médecins étrangers à exercer sur le sol marocain, malgré la loi 131.13 relative à l’exercice de la médecine qui stipule qu'"aucun médecin étranger ne peut exercer aucun acte de la profession, à titre privé au Maroc, s'il n'y est autorisé par l'autorité gouvernementale (…) Cette autorisation est accordée au regard de la carte sanitaire et des schémas régionaux de l'offre de soins’’.
Mais face à la crise sanitaire que traverse le Royaume et pour contrer les déserts médicaux, les médecins étrangers seront désormais autorisés à exercer selon les mêmes règles que les médecins locaux. Le ministère de la Santé s'apprête aussi à réviser la loi-cadre n° 34-09 relative au système de santé et à l’offre de soins afin de créer une fonction publique de santé, réformer la formation dans le domaine de la santé, tout en améliorant l’attractivité du secteur.
Une carte sanitaire régionale
Avec cette réforme, les autorités sanitaires espèrent aussi réhabiliter l’offre de santé à travers l’appui de la dimension régionale, en mettant en œuvre le programme de santé régional et en appliquant l’obligation du respect de l’option des traitements et en œuvrant à réhabiliter les institutions sanitaires. L'autre pilier de ce plan s’articule autour de l’adoption d’une nouvelle gouvernance du système de santé visant à renforcer les mécanismes de régulation et de contrôle du travail des acteurs ainsi que la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’offre sanitaire, en créant de nouveaux organes de gestion et de gouvernance dans le secteur de la santé.
En parallèle, le Maroc veut réinventer son système d’information en créant un système intégré d’information permettant d’exploiter toutes les données de base de l’écosystème de santé, y compris celles du secteur privé, la gestion du dossier médical partagé du patient et l’amélioration du système de facturation dans les établissements hospitaliers.