Médicaments au Gabon : le prix de la discorde
Alors que la première ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, envisage une baisse de 30% du prix des médicaments d’ici fin 2021, les pharmaciens se disent contraints de devoir les augmenter.
Entre hausse et baisse. Au Gabon, on est loin d'être d'accord sur le futur prix des médicaments : alors que le gouvernement veut les réduire de 30%, le syndicat des pharmaciens veut les augmenter. La nouvelle première ministre gabonaise, Rose Christiane Ossouka Raponda, envisage une réforme de l'Office Pharmaceutique National (OPN) qui devrait aboutir d'ici fin 2021. Elle va consister redéfinir les missions et la place des pharmacies hospitalières dans l'offre de soins.
Selon nos confrères de DirectInfosGabon, les autorités se donnent les moyens de réduire les coûts des médicaments. “La Zone économique à régime privilégié de Nkok dispose désormais d’une usine de fabrication de médicaments, œuvre de la société La Santé Pharmaceutique SA. L’entreprise a annoncé qu’elle lancera dans les tout prochains jours sa première production composée d’une variété de 150 médicaments dont des antipaludiques, des anti-inflammatoires, des antidiabétiques et des analgésiques“.
"Notre marge ne fait que se réduire"
Mais cette situation ne fait pas le bonheur des pharmaciens qui regrettent que les importateurs de médicaments soient obligés de présenter un certificat de conformité établi par l'Agence gabonaise de normalisation. Ils indiquent que "ce certificat est payant au prorata de la valeur de la marchandise importée". De quoi augmenter, selon le syndicat des pharmaciens, le prix des médicaments.
Les pharmaciens gabonais disent aussi être martyrisés par les services fiscaux de leur pays. Ils dénoncent la taxe prélevée par la municipalité pour leurs enseignes et estiment que la crise du coronavirus (Covid-19) a généré d’autres taxes. “Ces taxes pèsent sur nos marges… notre marge ne fait que se réduire“, pointe la présidente du Syndicat des pharmaciens Grâce Nze Nkoure. Avant de rappeler que le prix du médicament n'a pas bougé depuis une vingtaine d'années :"Nos aînés achetaient le Paracetamol à 800 francs CFA et le revendaient à 1200 francs CFA. Aujourd’hui on l’achète à 1000 francs CFA pour le revendre à 1400 francs CFA, et la marge est la même. Entre temps, le SMIG a augmenté, les charges ont triplé. Donc notre marge ne fait que se réduire".