Médicaments : L'Afrique mise sur l'IA pour en créer de nouveaux
Pour booster la production de médicaments en Afrique, des chercheurs misent sur les algorithmes de l'intelligence artificielle (IA).
Miser sur l'intelligence artificielle (IA) pour accélérer la recherche et la fabrication de nouveaux médicaments. C'est le pari de quelques chercheurs en Afrique. Justement, Fidele Ntie-Kang est une petite célébrité dans le monde scientifique. Ce professeur associé de chimie pharmaceutique à l'Université de Buea, au Cameroun, est l'un des premiers à avoir misé sur les plantes médicinales et l'IA pour identifier de nouvelles solutions thérapeutiques.
À l'heure où ces lignes sont écrites, l’utilisation des plantes pour remplacer les antibiotiques s'impose comme un enjeu de santé publique. Car, les géants de l'industrie pharmaceutique ont de plus en plus du mal à développer de nouveaux antibiotiques à un prix accessible. Et en Afrique, là où des milliers d'espèces de plantes médicinales ont été identifiées, la perspective de créer de nouveaux traitements en utilisant la puissance des algorithmes de l'intelligence artificielle (IA) suscite de l'espoir.
Des médicaments de pointe
Dans un entretien accordé à SciDev.Net, le Pr Fidele Ntie-Kang explique que son équipe de chercheurs est "en train de mettre en place un centre régional de découverte de médicaments de pointe, qui examinera et utilisera 400 composés naturels du continent afin d’identifier de nouveaux médicaments antiviraux". Il ajoute que "grâce à l’intelligence artificielle, nous sommes capables de cribler des millions de molécules en moins d’une journée". Une révolution, alors que l'ancienne approche pouvait prendre des semaines ou des mois.
Si l'équipe du Pr Ntie-Kang développe actuellement une base de données en ligne des composés présents dans les plantes, champignons et coraux, elle espère que ce "trésor" pourra faciliter le développement de nouveaux médicaments et le traitement de différentes maladies (la tuberculose, l'hypertension, le paludisme, la rage, la bilharziose...). Plus que jamais, l'Afrique cherche des solutions locales aux défis de ses systèmes de santé.