mpox : pourquoi cette nouvelle souche inquiète l'Afrique ?
Dans différents pays d'Afrique, la peur du mpox gagne du terrain.
Elle se propage. L'épidémie de mpox progresse sur le continent africain. Près de 19.000 cas suspectés ou confirmés de mpox (anciennement "variole du singe" ou "monkeypox") ont été répertoriés depuis le début de l'année en Afrique, dont 1.200 en une semaine, d'après le décompte de l'agence de santé de l'Union africaine (Africa CDC).
L'Afrique fait face à la propagation d'une nouvelle souche du virus, détectée en République démocratique du Congo (RDC) en septembre 2023 et baptisée "Clade Ib", plus mortelle et plus transmissible que les précédentes. Avec environ 16.000 cas enregistrés depuis le début de l’année, la RDC est d'ailleurs le foyer et l’épicentre de l’épidémie de mpox qui a conduit l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclencher son plus haut degré d'alerte au niveau international.
Mpox, une maladie très contagieuse
"La maladie est très contagieuse. Si l'on touche les sueurs, les urines ou même les habits d’un malade et qu'on n'est pas protégé, on est directement atteint", explique Trésor Basubi, docteur à l’hôpital général de Nyiragongo, principal établissement consacré à l'épidémie de mpox à Goma, en RDC.
La "Clade Ib", la nouvelle souche du mpox, fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédents variants étaient caractérisés par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales. En outre, les femmes enceintes infectées perdent leur grossesse.
La Clade Ib est aussi plus mortelle. Les cas graves du mpox montrent une mortalité de 5 % chez les adultes et de 10 % chez les enfants. Le taux de mortalité global reste toutefois incertain, car il est difficile de connaître le nombre exact de cas légers, très majoritaires dans les pays touchés.
Face au mpox, l'Afrique retient son souffle
À l'heure où ces lignes sont écrites, l'actuelle épidémie de mpox touche 12 pays africains. Parmi ces derniers, le Burundi, l'Ouganda, le Kenya et le Rwanda, des nations qui n'avaient jusque-là jamais été concernées par la maladie. "Ce n’est que la pointe de l’iceberg si l’on considère les nombreuses faiblesses de la surveillance, des tests de laboratoire et de la recherche des cas contacts", explique Africa CDC, l'agence de santé de l'Union africaine.
Face à la progression du mpox (anciennement "variole du singe"), certains pays d'Afrique s'organisent. Le Maroc, le Sénégal, le Mali et le Togo ont tour à tour annoncé le renforcement de leurs systèmes de surveillance. Dans la lignée de. ces décisions, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) encourage sur X "tous les pays à renforcer la surveillance, à partager les données et à œuvrer pour mieux comprendre la transmission du virus".