Non, le jus de bissap n'améliore pas la fertilité chez la femme
Contrairement aux informations relayées sur Facebook, le jus de la fleur d’hibiscus sabdariffa, plus connu en Afrique sous le nom de bissap, n'est pas un remède contre l'infertilité.
Le jus de bissap serait un remède efficace pour augmenter la fertilité chez la femme. C'est en tout cas ce que suggère une publication virale sur Facebook. Postée en février dernier, celle-ci a été partagée plus de 1.200 fois. Et à la lecture des commentaires, beaucoup de personnes semblent intéressés par les miracles que peuvent produire les fleurs d’hibiscus sabdariffa séchées.
Préparé à partir d'une plante originaire d'Afrique de l'Ouest, le bissap dont le nom scientifique est hibiscus sabdariffa, ce nectar présente de nombreux avantages pour la santé. "Le bissap a des vertus digestives, il est aussi riche en vitamine C et aurait des vertus diurétiques", confirme Abdoulaye Diop, gynécologue-obstétricien et secrétaire général de l’Association sénégalaise de gynécologie-obstétrique. Par contre, le bissap "n’a aucune action hormonale ou action sur la fertilité connue médicalement à ce jour : le bissap ne nettoie aucunement ni l’utérus ni le vagin", explique ce médecin.
Aucun fondement scientifique
Cette recette de grand-mère à base de bissap pour booster la fertilité chez la femme n’a aucun fondement scientifique, renchérit Moïse Amuah,
gynécologue-obstétricien au cabinet Femina à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
"La fleur de bissap n’est pas un remède connu en médecine moderne et je crois plutôt que la couleur rouge de ce jus a créé dans l’imagination populaire ce mythe d’un remède", déclare Dr Amuah. L’action présumée du bissap sur la fertilité n’a pas fait l’objet d’étude scientifique sérieuse, poursuit-il. "Le bissap n’est pas un régulateur hormonal, aucune étude connue jusqu’à ce jour ne l’a démontré", explique le médecin.
"Cette publication Facebook prêtant des vertus gynécologiques et de fertilité au bissap est assez étrange et même dangereuse", a dit Stéphane Besançon, directeur général de l’ONG Santé Diabète au Mali à nos confrères de l'Agence France-Presse (AFP) .
Source : AFP