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Paludisme en Afrique : Il faut redoubler d'efforts pour protéger femmes et enfants

Alors que la lutte contre le paludisme ralentit en Afrique, l’OMS vient de publier un rapport qui insiste sur l'importance de protéger femmes et enfants.

Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Certaines femelles de l'espèce Anophèles peuvent transmettre le paludisme

Les femmes et les enfants d'abord ! C'est ce qu'on peut retenir du dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la lutte contre le paludisme. Cette maladie parasitaire, qui se transmet par des moustiques infectés du genre Anophèle, est responsable de plus de 400.000 décès par an, essentiellement en Afrique. 

Si le Nigeria, la République démocratique du Congo (RDC), l'Ouganda, la Côte d'Ivoire et le Mozambique concentrent plus de la moitié des personnes atteintes du paludisme dans le monde, seulement sept pays africains ont réussi à vaincre le paludisme : l'île Maurice, le Maroc, la Tunisie, le Lesotho, les Seychelles, l'Egypte ainsi que l'Algérie qui vient tout juste de s'en débarrasser. Autant dire qu'il faut redoubler d’efforts pour réduire le nombre d’infections et de décès dans les pays les plus durement touchés. 

Certes, le nombre de femmes enceintes et d’enfants qui dorment sous des moustiquaires imprégnées d’insecticide et bénéficient d’un traitement préventif contre le paludisme a augmenté ces dernières années dans notre continent, mais les progrès sont au point mort. "Si rien ne change, nous progresserons plus lentement et nous allons même régresser", avertit le Dr Marcel Tanner, président du Groupe consultatif stratégique de l’OMS sur l'éradication du paludisme (SAGme). 

Les femmes et les enfants en priorité

"Les femmes enceintes et les enfants sont les plus vulnérables face au paludisme (qu'on appelle aussi malaria), et il faudra donner la priorité à ces deux groupes si nous voulons progresser", explique le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. 

En 2018, 11 millions de femmes enceintes, vivant dans 38 pays du continent, ont été contaminées, soit un tiers de toutes les grossesses africaines. En même temps, seulement 31% des femmes enceintes ont reçu les trois doses du traitement préventif recommandées par l'OMS. Ce qui facilite l'infection par Plasmodium falciparum, le parasite qui est à l'origine du paludisme. Résultat, près de 900.000 enfants ont présenté un faible poids de naissance à cause de cette maladie. 

Pour mieux protéger les enfants et les femmes qui sont souvent isolés, l'OMS estime que "la rapidité des tests de diagnostic et du traitement joue un rôle vital". Mais aujourd'hui, moins de 40% des enfants qui ont une fièvre (donc susceptibles d'avoir été contaminés par le paludisme) n'ont pas accès aux soins. Jusqu'à quand ? 

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