Pas assez discret, ce centre pour le VIH/SIDA fait fuir les patients
Un services de traitement a été installé à l’hôpital régional de N’Zérékoré, en Giunée-Conakry. Mais la position géographique de ce centre de traitement ambulatoire ne favorise pas le traitement confidentiel des personnes...
Proposer un dépistage gratuit contre le VIH / Sida, c'est bien ! Mais ne pas faire en sorte que celui-ci soit discret, c'est mettre un coup d'épée dans l'eau... Alors que certains pays d'Afrique du Nord regardent le VIH / Sida dans les yeux, la Guinée semble en retard dans la riposte mondiale. Il suffit de voir le centre de traitement ambulatoire (CTA) de la région de Nzérékoré pour s'en rendre compte. Il ne répond pas aux normes de confidentialité en matière de traitement des personnes vivant avec le VIH /SIDA, selon les responsables de ce centre eux-mêmes! Situé dans la cour de l’hôpital régional, au lieu d’être un lieu où les patients viennent se confier discrètement au personnel soignant, ce centre est plutôt devenu un lieu qui favorise la stigmatisation de ces malades.
Tout cela part pourtant d'une bonne initiative. Dans un rapport récemment publié, les autorités sanitaires de la région avaient plaidé pour ce doter d'un centre à l’image de celui de la capitale guinéenne. Dans ce but, le ministère de la Santé a reçu et investi des moyens du fonds mondial pour la prise en charge du VIH /SIDA. Cette subvention visait à prévenir, dépister et traiter les personnes vivant avec le virus. Pour atteindre cet objectif, les services de dépistage et traitement ont été installés dans les structures sanitaires du pays dont un à l’hôpital régional de N’Zérékoré.
Un problème de discrétion
A N’Zérékoré, le problème n'est donc pas lié aux moyens... mais à la discrétion. La position géographique de centre de traitement ambulatoire CTA ne favorise pas le traitement confidentiel des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Car, il se trouve juste à l'entrée de l’hôpital ! On voit tous ceux qui y entrent ou en sortent. Un endroit inapproprié pour ces derniers qui préfèrent souvent rester à la maison sans se faire dépister ou sans prendre les médicaments pour se soigner, les fameux "antirétroviraux", lorsqu'ils ont été testés positifs au virus.
C'est d'autant plus grave que la région de Nzérékoré présente le plus grand taux de prévalence du VIH/SIDA, 1,7% contre 1,5%, le taux national selon les derniers rapports. Pire, cette stigmatisation favorise les séro-ignorants, c’est-à-dire les personnes vivant avec le VIH sans connaître leur statut qui continuent de propager la maladie dans la région.