Pasteur lynché au Nigéria : les villageois l'accusaient de voler leur sexe
La légende des voleurs de sexe n'a pas fini de faire parler ! Un pasteur nigérian a été lynché par des hommes qui l'accusaient de voler leur sexe.
Un pasteur a été lynché par une foule et un couvre-feu a du être imposé lundi dans un village du centre du Nigeria après que des rumeurs de "vols de sexe" ont provoqué des troubles.
Les rumeurs de "vols de sexe" ne sont pas nouvelles au Nigeria, où des hommes sont parfois accusés de s'emparer du pénis de leur interlocuteur, provoquant généralement des émeutes et parfois des lynchages. Ces rumeurs remontent aux années 1970 et se sont peu à peu propagées aux pays voisins, notamment au Gabon et au Bénin.
Un pasteur accusé et tué
Le 31 octobre dernier, des cas de disparitions mystérieuses de parties génitales ont été rapportés et ont provoqué la panique dans le village de Daudo dans l'État de Benue au Nigéria. Des manifestations ont éclaté dans le marché, où des jeunes ont accusé un pasteur évangéliste et un autre homme d'être des "voleurs de sexe". Selon les médias locaux, le pasteur promettait aux habitants de les guérir de ces disparitions génitales en échange d'argent.
Les personnes affirmant que leur pénis avaient été volés ou rétrécis ont été emmenées à l'hôpital, où l'examen médical n'a révélé aucune anomalie ou disparition. Mais ces explications scientifiques n'ont pas suffit à calmer la foule en colère ! L'un des accusés a été placé en détention pour sa propre sécurité mais le pasteur, dont l'église avait été incendiée, a préféré fuir dans un village voisin, où les jeunes l'ont retrouvé et tué. Une mort qui aurait pu être évitée sans ces superstitions !
Un appel au calme qui reste vain
Le gouverneur de l'Etat de Benue s'est déplacé dans le village pour inciter les jeunes au calme et rappeler que les vols de sexe ne sont que des rumeurs sans fondement médical. Mais après deux jours les jeunes ont de nouveau accusé une autre personne. Cet homme a été violemment battu et se trouve dans le coma a indiqué le représentant du district de Guma, dont dépend le village.
Pour restaurer l'ordre, des forces de sécurité ont été déployées et un couvre-feu est imposé depuis lundi entre 20 heures et 6 heures du matin. Le couvre-feu restera en vigueur "jusqu'à une amélioration de la situation sécuritaire", selon l'autorité locale. De son côté la police mène l'enquête pour retrouver les agresseurs.