Pédiculoses : les poux font de la résistance !
Même si les enfants se plaignent de moins en moins de ces insectes, ces derniers font de la résistance dans les zones de précarité.
Augustine est assise sur un banc devant sa porte. Nous sommes début juillet, au quartier dit Rails Ngousso à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun. A une distance considérable, on a l’impression qu’elle tresse les cheveux de sa fille Anne. Mais en réalité, Augustine chasse les poux sur la tête de sa fille de 10 ans. Pour son voisin Nicolas, il est aberrant qu’en 2019, un enfant présente encore des signes de ce genre. “Ce sont des maladies qu’on rencontrait dans les années 1990. Je n’ai plus vu les poux depuis”, lâche-t-il à bonne distance, craignant la contamination. Dans cette cour commune de 4 appartements, tous les enfants de la concession ont des poux. Les parents pensent qu’ils ont été infectés à l’école.
Les poux de l’Homme sont appelés pediculus humanus. On en distingue exclusivement 3 : pediculus humanus capitis, responsable des poux de cheveux ou poux de tête, pediculus humanus corporis donnant les poux de corps, et phtirus pubis, responsable de la phtiriase pubienne, habituellement appelés “morpions”. Toutes les pédiculoses ont en commun des démangeaisons. Mais les modes de transmissions diffèrent selon les zones infectées du corps
Fréquents chez les enfants d'âge scolaire
Selon le Pr Emmanuel Armand Kouotou, dermatologue, vénérologue, allergologue, les poux existent depuis toujours. “Le pou de tête est très fréquent. Il reste fixé à la base du poil du cuir chevelu. Il se nourrit de sang deux à trois fois par jour. Le pou de corps s’accroche aux vêtements. Il vient sur la peau uniquement pour se nourrir. Il est rare et s’observe chez les personnes qui ont une pauvreté d’hygiène. Le morpion s’accroche à la base de poil pubien, tout comme le pou de tête il se nourrit plusieurs fois par jours. Son affection est surtout considérée comme une infection sexuellement transmissible”, détaille-t-il.
Les infestations sont plus fréquentes chez les enfants d'âge scolaire et les sujets en précarité (sans abris, immigrés). Le traitement est essentiellement local et médicamenteux, éventuellement associé à des méthodes physiques (peignes…). La recherche de cas dans l'entourage est indispensable. Les traitements utilisés pour remédier à ces bestioles sont des insecticides en lotion. Alors, en guise de prévention de la pédiculose, il est conseillé de mettre un accent sur l’hygiène corporelle. En appliquant ces conseils, on pourra enfin dire adieu aux poux !