Plus de 60% d'Africains manquent de soins médicaux, selon un sondage
Même si les Africains apprécient leurs hôpitaux, 62% affirment avoir manqué de soins médicaux en 2021, selon une enquête réalisée dans 34 pays du continent.
Ils vivent une période charnière. Plombés par le manque de fonds, les hôpitaux publics africains font fuir les patients et le personnel. Alors que les pays du continent tentent de surmonter la crise du Covid, on a tous en tête un exemple lu dans la presse ou vécu par un proche.
Entre les décès de nouveau-nés, les pathologies mortelles non détectées à temps faute de matériel, les diagnostics erronés et les patients "pris en otage" pour inciter leurs familles à régler les frais d'hospitalisation, la réputation des hôpitaux africains est catastrophique. Récemment, au Sénégal, onze bébés ont péri dans un incendie à l'hôpital de Tivaouane. Et ailleurs sur le continent, les soignants multiplient les manifestations pour réclamer de meilleures conditions de travail. Résultat, les Africains les plus aisés partent se soigner à l'étranger. Et les rares qui continuent de se diriger vers l'hôpital pour se soigner n'ont pas toujours accès aux soins espérés.
Le désamour ?
Selon une enquête d'Afrobarometer, un réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage, plus de 60% des 48.000 personnes sondées affirment avoir manqué de soins médicaux au cours de l’année passée. Au moins sept personnes sur 10 font état de difficultés au Libéria (72%), au Soudan (71%), au Gabon (70%) et en Gambie (70%).
Les systèmes de santé africains sont donc confrontés à une myriade de défis, mais les auteurs de l'enquête en
retiennent deux :
- Les gouvernements doivent améliorer l'accès afin qu'un plus grand
nombre de personnes ayant besoin de soins de santé puissent franchir la porte de leur
dispensaire ou hôpital local pour recevoir des soins.
- Une fois à l'intérieur, les citoyens
doivent recevoir des soins de qualité en temps utile sans devoir faire face à des appels à
pots-de-vin.