Plus de 75% des Sénégalais souffrent de caries dentaires
En se dotant d’un plan stratégique (2022-2026) de la santé bucco-dentaire, le Sénégal vise à améliorer ses services de santé.
Il n'est pas normal de perdre ses dents en 2022 ! C'est le message envoyé par les autorités sénégalaises qui viennent de finaliser leur plan stratégique (2022-2026) dédié à la santé bucco-dentaire. Elles souhaitent s’appuyer sur ce document de référence, présenté fin novembre à Dakar, en vue de mettre en place des services dans le domaine de la santé dentaire.
Au moment où près de 500 millions de personnes souffrent de maladies bucco-dentaires en Afrique, les autorités sénégalaises estiment que plus de 76% des Sénégalais adultes ont des caries dentaires. Entre le manque d'hygiène, le faible suivi et l'absence de moyens, nombreux sont les facteurs qui peuvent justifier la mauvaise santé bucco-dentaire des Sénégalais.
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La carie dentaire, la maladie la plus fréquente
La carie dentaire non traitée est la maladie la plus courante. Elle affecte quelque 2,5 milliards de personnes dans le monde, tandis qu'environ un milliard souffre des gencives, qui est une cause majeure de perte totale de dents. Et environ 380.000 nouveaux cas de cancers de la bouche sont diagnostiqués chaque année, selon l'OMS.
Les principaux facteurs de risque sont la forte consommation de sucre, mais aussi l'usage du tabac et la consommation d'alcool. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) encourage d'ailleurs les autorités à s’attaquer à ces facteurs de risque courants "par la promotion d’une alimentation équilibrée et faible en sucres, l’arrêt de la consommation du tabac sous toutes ses formes, la diminution de la consommation d’alcool et un meilleur accès à des dentifrices fluorés efficaces et abordables".
Une "excellente référence"
"Ce document est l'excellente référence pour faire le plaidoyer et obtenir des ressources, dans le but de mettre en place des services, les équiper, les organiser et les faire fonctionner au bénéfice des populations. Le plan va s'arrimer à la politique nationale, ainsi qu'aux directives et recommandations internationales’’, explique le directeur général de la Santé au ministère de la Santé, Dr Barnabé Gning, soulignant que ce plan stratégique vient renforcer la stratégie régionale pour la santé buccodentaire 2016-2025. Ce document préconise en effet de "traiter les maladies buccodentaires comme partie intégrante des maladies non transmissibles".
"Plus de 72 % des maladies de la gencive et plus de 62 % ne recourent pas aux soins dentaires, alors que de nombreux efforts sont faits par le gouvernement pour améliorer l'accessibilité et la qualité des soins dentaires par le recrutement de chirurgiens-dentistes, le renforcement des équipements dentaires, ainsi que l'ouverture de services dentaires dans presque tous les centres de santé", explique le docteur Gning.
L’élimination du mercure dans les soins dentaires, l’autre combat
Au-delà des efforts politiques, le Centre africain pour la santé environnementale (CASE) et 24 organisations internationales dont Pesticide Action Network (PAN Africa) ont récemment initié un plaidoyer pour l’élimination du mercure des traitements et autres soins dentaires au Sénégal.
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Le mercure est une substance très toxique qui nuit à la santé humaine, notamment sous la forme de méthylmercure présent dans le poisson et les fruits de mer, les écosystèmes et la faune et la flore sauvages. Mais le mercure dentaire est-il dangereux pour la santé ? La question divise : il serait dangereux selon plusieurs associations, mais les dentistes ne sont pas tous du même avis.