Poliomyélite : De nouveaux cas recensés au Sénégal, l'Afrique accélère sa riposte
Même si les cas de poliomyélite ont chuté drastiquement ces dernières années, cette maladie reste une urgence de santé publique en Afrique.
Elle est toujours là ! Après l'annonce l'été dernier de l'éradication du poliovirus sauvage (PVS), l'agent pathogène responsable de la polio, du continent africain, on pensait à tort qu'on n'allait plus entendre parler de cette maladie paralysante. Mais aujourd'hui encore, différents cas de polio sont signalés dans les quatre coins de l'Afrique. Car en réalité, seuls les poliovirus sauvages ont disparu d'Afrique. Mais d'autres poliovirus circulants dérivés notamment d’une souche vaccinale (PVDVc) se propagent parmi les populations sous-vaccinées, c'est-à-dire qui n'ont pas reçu toutes les doses requises.
Que ce soit au Sénégal, en République démocratique du Congo, au Cameroun ou encore au Togo, des dizaines de cas de polio ont été notifiés depuis le début de l'année. Face à cette situation, nombreux sont les gouvernements qui tentent de relancer les efforts d’éradication de cette maladie qui peut être prévenue par un vaccin. En marge de la présentation la Stratégie d’éradication de la poliomyélite 2022-2026, le président de l'Union Africain, Félix Tshisekedi, a appelé tous les pays du continent à "redoubler d'efforts pour préserver les acquis des efforts monumentaux que nous avons déployés et achever le processus d’éradication de la poliomyélite en Afrique". Mais alors que le coronavirus (Covid-19) "vampirise" la majorité des ressources sanitaires des pays touchés par la polio, la lutte s'annonce compliquée.
Un nouvel outil prometteur pour l'Afriquee
Pour en finir avec la polio, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mise sur un nouveau vaccin, le nVPO2 qui peut réduire le risque de mutations pouvant entraîner des paralysies. Certains pays du continent africain ont commencé à utiliser le nVPO2 en mars de cette année après que l’OMS ait publié une recommandation d’autorisation d’utilisation d’urgence pour ce vaccin en novembre dernier. Les essais cliniques ont montré que le nOPV2 est sûr et efficace contre le poliovirus de type 2, et qu’il pourrait arrêter les flambées de PVDV2c de manière plus durable que le vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 existant.
Outre leur utilisation dans la riposte contre le Covid-19, les ressources et les infrastructures de lutte contre la poliomyélite servent depuis longtemps à éviter la survenue de crises sanitaires dans différents pays, comme ce fut notamment le cas en 2014 au Nigéria avec l’épidémie de maladie à virus Ebola. Sans le soutien nécessaire à la nouvelle stratégie d'éradication de la polio, le risque est non seulement de voir cette maladie réapparaître partout, mais aussi de rendre les pays plus vulnérables aux prochaines menaces pour la santé.