Pourquoi le Congo-Brazzaville doit se débarrasser de la rage
Au cours d’une récente rencontre dans la capitale congolaise, les spécialistes de la lutte de la contre cette maladie dite “rare“ ont émis fait plusieurs recommandations allant dans le sens de l’intensification du combat aux autorités locales.
Elle se transmet chaque année à des millions de personnes dans le monde, par des morsures de chiens errants la plupart du temps. La rage est responsable du décès d'environ 25.000 Africains par an, selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette maladie virale, qui a droit à une journée mondiale le 28 septembre, est mortelle dès que les symptômes apparaissent. Bien que toutes les espèces mammifères sauvages ou domestiques puissent contracter la maladie, dans la majorité des cas, c'est le chien qui est le principal vecteur de la rage humaine en Afrique.
Au Congo-Brazzaville, où l'on recense fréquemment des cas de rage dans 5 des 10 départements du pays, le plan d’action vise à éradiquer cette maladie à l’horizon 2030 avec l’appui technique et financier de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Mais les experts de l'agence onusienne ainsi que des spécialistes congolais estiment qu'il est important que le gouvernement accélère sa lutte, notamment en l'ajoutant dans le Plan national de développement 2021-2030.
Une tueuse d'enfants
Contrairement aux croyances, la rage est encore fortement présente dans le monde. La moitié de la population mondiale vit en zone endémique, et plus de 80% des décès se produisent dans les zones rurales. Mais cette maladie tue essentiellement des enfants. Selon l'OMS, les enfants de moins de 15 ans représentent 40% des personnes mordues par un animal pour lequel il existe une suspicion de rage. Une bonne raison d'en finir avec ce mal qui peut être évité grâce à la vaccination...
Alors que la majorité des maladies infectieuses qui touchent les humains telles que la rage ou Ebola sont des zoonoses, c'est-à-dire des maladies transmises par des animaux, la pandémie de Covid-19 a révélé les interactions étroites entre faune sauvage, biodiversité et santé publique. Pourtant, de plus en plus de spécialistes réclament la généralisation de l’approche "One Health" ("une seule santé"), qui reconnaît l’interdépendance des santés animale, humaine et des écosystèmes tout en encourageant une démarche collaborative et transdisciplinaire. Mais au Congo et partout ailleurs, les frontières entre disciplines semblent barricadées. Jusqu'à quand ?