Précarité, angoisse... les étudiants marocains en médecine vont mal
30% des étudiants marocains en médecine renoncent aux soins et à des produits d'hygiène de base, selon une nouvelle enquête.
Le mal-être est profond. C’est en substance la conclusion d'un sondage de la Commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie du Maroc (Cnemep) qui s'intéresse à la santé de ceux qui pourront nous soigner. Menée auprès de plus de 2.700 étudiants, cette enquête révèle une précarité grandissante à laquelle de plus en plus de jeunes doivent faire face.
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Logements insalubres, petits boulots et fins de mois difficiles… Ce quotidien, de nombreux étudiants marocains le connaissent. Il faut dire qu'avec 630 Dh par mois, même leur survie n'est pas assurée. Cette somme correspond à la rémunération des externes, à partir de la troisième année en médecine et la quatrième en pharmacie. Pour la Cnemep, il s'agit d'"une rémunération dérisoire pour une formation coûteuse entre la faculté et l’hôpital et un coût de vie qui augmente". Elle rappelle aussi que les futurs médecins ne reçoivent aucune bourse, indemnité ou aide systématique durant les trois premières années. Une situation qui oblige les étudiants à rester presque totalement dépendants de leurs parents.
Une atteinte à la dignité humaine
Le rapport de la Cnemep évoque une "atteinte à la dignité humaine". La Commission estime que la fragilité financière des étudiants pousse 60% d'entre eux à sauter des repars, alors que 30% des futurs médecins et pharmaciens renoncent à des soins et diminuent leur hygiène de vie.
Pour venir à bout de cette situation déplorable, les étudiants ayant participé à cette enquête ont établi une liste de revendications, dont l’augmentation des indemnités de fonction, la rémunération des gardes et l’accès à la restauration du CHU. De quoi subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.