Qui est le professeur Charlemagne Ouedraogo, le nouveau ministre burkinabé de la santé ?
Gynécologue reconnu, Charlemagne Ouedraogo, a présidé l'Ordre national des médecins. L'ancien chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction au CHU de Bogodogo est le nouveau ministre de la Santé.
Après la professeur Claudine Lougué, c'est un nouveau médecin qui prend les rênes du ministère de la Santé : professeur spécialisé en gynécologie obstétrique et enseignant, chercheur. Charlemagne Marie Rayang-Newendé Ouedraogo a de la bouteille. Il occupait depuis deux ans et demi le poste stratégique de président de l'Ordre national des médecins. En plein épisode du coronavirus, sa nomination intervient également alors que l’hôpital public traverse une crise sans précédent au "pays des hommes intègres".
"L’intérêt général doit primer. Nous avons été appelés pour servir la population et pour cela, nous allons demander à chacun de regarder l’intérêt général dans lequel il pourra retrouver son intérêt individuel. La contribution de tous est indispensable. Chaque agent aura sa place de noblesse pour écrire l’histoire de mon passage dans la gouvernance du ministère de la santé. Le travail en équipe est indispensable. Sans ce travail en équipe, même si je suis un professeur titulaire, je ne pourrai jamais réussir", a annoncé le nouveau ministre lors de sa prise de fonction.
Accélérer les reformes
Quatrième professeur à devenir ministre de la Santé, Ouedraogo est un fin connaisseur du monde de la santé, en particulier de l’hôpital dont il est issu. Surnommé le médecin des femmes, il considère la relation patient-médecin comme essentielle à la réussite d’un traitement. Comme chercheur, ses travaux ont donné lieu à plus de 80 publications dans des revues scientifiques. Il gardait jusqu'à présent une activité de chef de service de planification familiale du département de gynécologie obstétrique du centre hospitalier universitaire Yalgado.
S'il ne manque pas d’idées, Ouédraogo devra mettre en œuvre les différentes stratégies lancées par Claudine Lougué ces derniers mois. Il devra aussi accélérer les préparatifs du pays pour la campagne de vaccination contre le coronavirus, tout en trouvant un terrain d'entente avec les syndicats et collectifs de soignants qui réclament de meilleures conditions de travail. Parmi les autres dossiers que lui laisse Mme Lougué, la lutte contre le paludisme, passée au second plan ces derniers mois. Un combat compliqué, après celui de la pandémie.