Rougeole, tétanos, polio : Pourquoi les Africains se méfient (encore) des vaccins pour enfants?
Alors que les campagnes de vaccination anti-Covid-19 avancent au ralenti en Afrique, une nouvelle étude révèle que la méfiance envers les gouvernements du continent fragilise la vaccination des enfants africains contre des maladies telles que la grippe, la polio, la rougeole ou encore le tétanos.
En Afrique, le défi de la vaccination n'est pas que logistique ! Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 20 millions de nourrissons dans le monde ne reçoivent pas les vaccins essentiels pour les protéger contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et autres maladies. Près de la moitié de ces enfants non vaccinés vivent en Afrique. Et si ces derniers tombent malades, ils sont exposés à un risque de graves complications, et sont moins susceptibles d’avoir accès aux traitements et aux soins qui permettraient de les sauver.
Selon une étude, publiée le mois dernier dans BMJ Global Health, les taux de vaccination des enfants dans les pays africains sont beaucoup plus faibles dans les zones où la population se méfie des autorités locales. Plus cette méfiance est forte, plus les enfants sont moins susceptibles de recevoir les vaccins de base, comme ceux contre la polio et la rougeole.
"Perdre du terrain, cela signifie perdre des vies"
A l'heure où l'Afrique vit toujours à l'heure du Covid-19, la pandémie a des répercussions sur les campagnes de vaccination dans de nombreux pays du continent. Selon les dernières données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 60 de ces campagnes sont actuellement suspendues dans 50 pays, ce qui expose environ 228 millions de personnes, principalement des enfants, à des maladies telles que la rougeole, la fièvre jaune et la poliomyélite. Et la majorité des pays touchés par la suspension des campagnes de vaccination se trouvent... en Afrique.
"La pandémie a aggravé une situation déjà mauvaise et à cause d’elle des millions d'enfants supplémentaires ne sont pas vaccinés. Maintenant que les vaccins sont au premier plan de l'esprit de chacun, nous devons maintenir cette énergie pour aider chaque enfant à rattraper son retard en matière de vaccins contre la rougeole, la poliomyélite et autres. Nous n'avons pas de temps à perdre. Perdre du terrain, cela signifie perdre des vies", alertait l'OMS en avril dernier.