La difficile prise en charge des maladies mentales au Sénégal
Au Sénégal, la prise en charge des personnes atteintes de maladies mentales est toujours compliquée.
Mieux vaut prévenir que guérir. Le directeur du centre de santé mentale Dalal Xel de Thiès, le frère Étienne Sène, regrette que la majorité des Sénégalais atteints de troubles mentaux arrivent trop tard aux services de consultation. Ce qui, selon le frère Sène, complique la prise en charge de ces malades. ’'Si l’on prend les statistiques, la moitié des patients parcourt la médecine traditionnelle avant de venir, et malheureusement, ils (arrivent) au moment où la maladie commence à se compliquer’’, a-t-il confié à nos confrères de l’APS, au terme de la cérémonie d’ouverture de la 29e journée mondiale de la santé mentale.
Les chiffres sur la santé mentale et sa prise en charge font parfois défaut au Sénégal. Mais selon le responsable national de la lutte contre les maladies, Dr Babacar Guèye, le pays a recensé plus de 86.000 malades mentaux dans ses hôpitaux psychiatriques en 2020. "Nous avions enregistré 86.547 dans nos structures psychiatriques et 3.515 cas d’hospitalisation", a-t-il précisé.
Des moyens insuffisants
A l'heure du Covid-19, la santé mentale des Sénégalais a été éprouvée. Mais la prise en charge des troubles mentaux laisse à désirer. En mars 2019 déjà, la Division Santé Mentale du ministère de la Santé regrettaait dans un rapport “l'insuffisance des ressources humaines, de personnels qualifiés dans la prise en charge psychiatrique, de budget alloué à la santé mentale et l’indisponibilité des psychotropes”.
Aujourd'hui encore, les bonnes intentions ne se concrétisent pas en investissements. “La semaine dernière, on a fait retourner pas mal de patients, faute de lits. Il n’y a pas tout le temps de places disponibles pour prendre en charge les patients’’, a déploré le directeur de Dalal Xel.