Au Sénégal, la santé mentale éprouvée par le Covid-19
Alors qu'on observe les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur le bien-être mental de l’individu dans les quatre coins de la planète, le Sénégal assiste à une hausse des maladies mentales.
Les conséquences sont criantes. La propagation rapide de la pandémie de Covid-19 au Sénégal et les mesures restrictives prises pour l’enrayer ont augmenté les troubles mentaux. En 2020, plus de 86.000 malades ont été recensés dans les hôpitaux psychiatriques du pays, a révélé le Dr Babacar Guèye, directeur de la lutte contre les maladies, lors de la 29e Journée mondiale de la santé mentale qui a été célébrée ce 10 octobre. Près de 20% de ces malades sont schizophrènes, alors que la bouffée délirante aiguë (BDA) concerne environ 16% des patients.
Selon le Dr Guèye, les problèmes de santé mentale ont une incidence sur tous les secteurs de la vie. "Les personnes atteintes de troubles mentaux graves meurent prématurément, jusqu’à 20 ans plus tôt en raison de pathologies physiques et vitales", a-t-il indiqué.
Pour un accès amélioré aux soins
Si les chiffres sur la prise en charge de la santé mentale au Sénégal se font rares, un rapport daté de 2019 révèle “l'insuffisance des ressources humaines, de personnels qualifiés dans la prise en charge psychiatrique, de budget alloué à la santé mentale et l’indisponibilité des psychotropes”. Alors que plus de 70% des Sénégalais sont âgés de moins de 30 ans, le Dr Guèye a insisté sur l’importance d’avoir une jeunesse saine, tout en soulignant les progrès constants du pays en matière de santé mentale.
Des progrès qui se traduisent par l'augmentation du nombre de psychiatres, qui est passé de 38 en 2019 à 43 aujourd'hui, mais aussi par la hausse du nombre de lits en soins psychiatriques (environ 400 lits dans tout le pays). Mais à l'heure où le Sénégal ne compte que 15 structures spécialisées - dont la moitié se trouve à Dakar -, il reste encore beaucoup à faire pour fournir aux concitoyens les services de santé mentale dont ils ont besoin, à un moment où la pandémie de Covid-19 met en évidence un besoin toujours plus grand de soutien dans ce domaine..