Sénégal : Macky Sall pense qu’interdire l’homosexualité.... n’est pas homophobe !
Pour le président du pays, l'interdiction de l'homosexualité au Sénégal relevait de la spécificité culturelle de son pays et n'avait "rien à voir" avec l'homophobie.
Macky Sall vient de prouver qu’il avait une logique… bien à lui. Le président du Sénégal a déclaré mercredi que l'interdiction de l'homosexualité dans le pays s’expliquait par la spécificité culturelle de son pays et n'avait "rien à voir" avec l'homophobie, en présence du Premier ministre canadien, qui a "brièvement" évoqué le sujet avec lui. Justin Trudeau a mis en contrepoint le fait que le Sénégal est, selon lui, "un leader en matière de démocratie, en terme de valeurs. On a tous du travail à faire encore".
Macky Sall a confirmé que la question de l’homosexualité, sensible dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, avait été abordée dans leurs entretiens."Seulement, les lois de notre pays obéissent à des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture et de civilisation", a-t-il dit. "Cela n'a rien à voir avec l'homophobie. Ceux qui ont une orientation sexuelle de leur choix ne font pas l'objet d'exclusion", a-t-il insisté.
Une gay pride au Sénégal ? Non !
Plus de la moitié des pays d'Afrique subsaharienne - 28 sur 49 - disposent de législations interdisant ou réprimant l'homosexualité, parfois passible de la peine de mort. Le Sénégal est un majoritairement musulman et pratique un islam réputé pour sa tolérance religieuse. De grandes confréries y jouent un rôle prépondérant dans la vie des Sénégalais dont certaines rappellent régulièrement leur hostilité à l'homosexualité y est largement taboue.
Apostrophé par une journaliste qui lui demandait en quoi des lois interdisant l'homosexualité ne relevaient pas de l'homophobie, Le président s'est gardé d'expliquer…. Mais il n'a pas exclu une évolution. "On ne peut pas non plus demander au Sénégal de dire: Demain, on légalise l'homosexualité, et, demain, c'est la gay parade", a encore dit le président sénégalais. "Chaque pays a son propre métabolisme", a-t-il insisté, dans une allusion médicale quant au rythme de cette évolution.
D’un point de vue purement médical, de nombreuses études ont prouvé que les pays criminalisant l’homosexualité freinaient leur lutte contre des pathologies comme le VIH / SIDA. La loi sénégalaise punit de peines d'un à cinq ans d'emprisonnement les actes homosexuels. Le Code pénal parle d'"acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe".