Diabète : le Sénégal veut éduquer les malades
Pour rester en bonne santé, les diabétiques ont besoin d'être éduqués sur leur maladie, selon un spécialiste sénégalais.
Mieux vaut prévenir que guérir. Et c'est particulièrement vrai pour le diabète ! L’éducation des patients ‘’est notre arme la plus efficace", d’après le professeur Saïd Nourou Diop, diabétologue sénégalais.
Ce spécialiste a passé 20 ans à la tête du centre Marc Sankalé de Dakar. Il a lancé cet appel à l'éducation lors des journées d’endocrinologie et de diabétologie pratiques (JEDP), organisées la semaine dernière à Thiès.
Prise de conscience
Pour le Pr Diop, certaines nouvelles molécules et technologies coûtent cher et ne sont pas accessibles aux populations africaines. Mais l’essentiel est selon lui d’"amener le patient diabétique à prendre conscience de son état, et à pouvoir se dire 'je peux m’en sortir si je maîtrise la maladie'". Attention cependant : si tous les diabétiques doivent apprendre à contrôler leur glycémie, seuls les diabétiques de type 2 peuvent se passer d'insuline.
La prise de conscience évoquée par le Pr Diop ne peut être atteinte que par "l’éducation thérapeutique’’, selon lui. Apprendre à bien manger, à limiter les pics entre hypoglycémie et hyperglycémie, avoir une bonne hygiène de vie, faire du sport...
Des éléments clés dans la gestion de la maladie, d'autant plus que le diabète est "une maladie silencieuse, d’où l’intérêt de lui prêter attention tous les jours, à tout moment".
Saint-Louis, région la plus diabétique
En 2018, la région de Saint-Louis (nord) avait été diagnostiquée comme ayant "le taux le plus élevé de prévalence du diabète au Sénégal, avec 10,4 %" de la population concernée. "Le taux national varie entre 3 et 4 %’’, selon le chef du bureau régional de l’éducation et de l’information pour la santé, Abderrahmane Traoré.
"Le taux de prévalence élevé du diabète à Saint-Louis s’explique par la sédentarité des populations, leur mode de vie et leur alimentation, qui sont des facteurs de propagation de la maladie’’, expliquait, pour sa part, le président de l’Association des personnes diabétiques de la région, Doudou Diop.
Surveillance quotidienne
En revanche, souligne le Pr Saïd Nourou Diop, le diabétique doit "savoir de façon régulière quel est son taux de sucre dans le sang, lequel taux détermine si le diabète est bien maîtrisé ou pas". Car sans ces précautions, il risque de développer des complications pouvant déboucher sur la cécité, l’insuffisance rénale, l’amputation de certains membres dans les cas les plus graves.
Mais "si la glycémie est maîtrisée, tous les jours, il peut éviter ces risques-là", insiste le spécialiste. Aux autorités de santé de se mobiliser, pour mettre en place des programmes d'éducation à destination de ceux qui en ont besoin.