Soflane Kengne : "L'obésité est un frein à la fertilité"
La célèbre animatrice camerounaise, Soflane Kengne, a décidé de s’imposer un régime draconien pour réussir à faire un enfant. Elle parle de son combat contre les kilos superflus sur AlloDocteurs Africa.
La vie de Soflane Kengne a basculé en 2016. Cette année-là, l'animatrice de la télévision camerounaise Canal 2 International, a décidé de changer radicalement ses habitudes alimentaires. La raison ? L'envie de devenir mère. Car le surpoids ou l’obésité augmentent le risque d’avoir des cycles irréguliers ou de ne pas ovuler, ainsi que les complications de la grossesse (diabète, anomalies du placenta. De plus, les femmes en surpoids ont souvent un syndrome des ovaires polykystiques qui complique la fertilité.
Alors qu'elle pesait près de 130 kilogrammes, Soflane a perdu au total plus de 50 kilos. Mais prudence : une perte de poids importante et rapide peut avoir des conséquences négatives sur la santé ! C'est pour cela qu'il est recommandé de consulter un médecin avant de commencer un régime et il est important se faire accompagner. Après avoir tenté de mettre fin aux préjugés entourant l'obésité avec son livre "Le poids de mon poids", la vedette de la télévision camerounaise a bien voulu répondre à nos questions. Entretien avec une femme à poigne.
Allodocteurs.africa : Comment vous sentez-vous dans votre nouveau corps ?
Soflane Kengne : Je me sens super bien, je suis en grande forme. Ma santé s'est nettement améliorée. Adieu le mal de dos ! Je ne suis plus essoufflée au moindre mouvement. Je ne transpire plus au moindre geste et je n'ai plus mal aux genoux. Je peux désormais tenir des heures et des heures sur des talons hauts alors qu'avant c'était impossible. Avant, je pesais 130 kilos et aujourd'hui, je suis entre 78 et 82.
A.D.A : Pourquoi avez-vous décidé de perdre du poids ?
S.K : Cela s'imposait si je voulais rester en vie et pour donner la vie. J'avais déjà du mal avec mes articulations et, je désirais ardemment avoir un bébé. Après une panoplie d'examens, le résultat était sans appel : il fallait perdre du poids pour se donner le maximum de chances de tomber enceinte.
A.D.A : Votre combat contre les kilos superflus a-t-il été facile ?
S.K : Il a fallu se bagarrer avec mes démons, lutter chaque jour pour ne pas craquer car mon programme était assez rude. Pour une personne habituée à manger de grandes quantités de nourriture, ce n'est pas facile de changer du jour au lendemain. Quand j'ai commencé franchement à perdre du poids, mon entourage et le public n'ont pas très bien pris la chose. Des proches estimaient qu'il fallait que j'arrête, parce qu’ils estimaient que j'avais trop perdu du poids ! Il y avait aussi les anonymes sur les réseaux sociaux qui m'ont carrément insultée. Oui, pendant des mois, j'ai été insultée parce que j'avais perdu du poids ! Il fallait avoir un moral d'acier pour tenir. Fort heureusement pour moi, je savais pourquoi je perdais du poids et surtout mon conjoint me galvanisait...
A.D.A : Pourquoi avez-vous décidé de raconter votre histoire ?
S.K : Beaucoup de choses ont été dites sur ma perte de poids. Certains disaient que j'avais bu des tisanes exceptionnelles. D'autres clamaient que j'avais eu recours à la chirurgie esthétique ! D'autres encore estimaient que je couvais une grave maladie. Certains opportunistes se plaisaient même à dire que c'est grâce à leur produit que j'avais perdu du poids... C'est pour éclairer les lanternes et venir en aide à toutes les personnes obèses qui souffrent au quotidien que j'ai écrit cet ouvrage dont le titre est “le poids de mon poids“ (paru le 26 mars 2020 aux éditions “Pwo'si“).
A.D.A. : Quel est le message principal de votre ouvrage ?
S.K : Je veux faire comprendre au public qu'il y a une différence entre une femme obèse, une femme ronde et une femme en surpoids. Je veux montrer que le physique n'est pas plus important que la santé. Je veux briser ce cliché qui voudrait qu'une belle femme africaine soit celle qui est bien en chair. En parcourant cet ouvrage, vous comprendrez que l'obésité est la porte ouverte à plusieurs maladies. Vous comprendrez que l'obésité est un frein à la fertilité et vous verrez aussi que l'entourage peut énormément nous induire en erreur.
A.D.A. : Que pensez-vous de l'obésité au Cameroun ?
S.K : L'obésité est légion au Cameroun. Fort heureusement, nombreuses sont les personnes qui font attention à leur hygiène de vie et qui essayent de suivre les règles d'un bon équilibre alimentaire. Mais c'est loin d'être facile !Je crois qu'il faut sensibiliser encore et encore le public dans ce domaine et c'est ce que je fais quotidiennement.
A.D.A. : En témoignant?
S.K : Oui, je donne des conférences où je leur apprends les bases du rééquilibrage alimentaire. Je leur parle de mon expérience et d’une certaine manière, j'arrive à leur donner envie de se battre. Via mon émission à la télévision, j'invite de nombreux nutritionnistes et pas mal de conseils et recommandations sont données. J'ai dans mon petit palmarès des personnes qui ont perdu 20 et 30 kilos justement en changeant leur façon de manger !