Syndrome des ovaires polykystiques et infertilité : que faire ?
Près de 10% des femmes en âge de procréer sont touchées par le syndrome des ovaires polykystiques (SPOK). Mais, il existe des traitements pour pallier l'infertilité malgré le SPOK.
C’est une affection gynécologique courante, caractérisé par la présence d'une multitude de follicules immatures dans les ovaires. Le syndrome des ovaires polykystiques, également appelé "dystrophie ovarienne", a été découvert en 1935 par les chercheurs américains Stein et Leventhal. On estime qu'il concerne 1 femme sur 10 dans le monde. Il s'agit de la première cause d'infertilité féminine.
Infertilité et diabète
Contacté par Allo Docteurs Africa, le Médecin Lieutenant-Colonel Roger Klikpezo, gynécologue-obstétricien et Directeur de l'Hôpital d'Instruction des Armées (HIA-CHU Parakou) au Bénin, nous explique que le syndrome des ovaires polykystiques (SPOK) se caractérisé par un excès d'hormones mâles, les androgènes, dont fait partie la testostérone.
Les règles sont fréquemment irrégulières, voire absentes ; dans les cas les plus sévères, il peut y avoir une anovulation, c'est-à-dire l'absence de production d'ovule, mais certaines femmes atteintes du syndrome conservent une ovulation normale ou présentent une ovulation irrégulière. Cela peut se traduire par une infertilité, présente chez la moitié des femmes atteintes de SPOK.
L'excès d'hormones mâles peut se traduire par de l'acné, une augmentation de la pilosité, la peau et les cheveux plus gras. Une prise de poids, voire une obésité, est également fréquente. De plus, un syndrome métabolique est souvent présent, avec un diabète, une hypertension et des maladies cardio-vasculaires. Ces symptômes peuvent survenir dès l'adolescence si l'excès d'androgènes est important ou le diagnostic est plus tardif, si la jeune femme essaie d'avoir un enfant et n'y parvient pas.
Ce qu'il faut faire
Si on connaît bien les symptômes, on ignore encore beaucoup de choses sur la maladie et ses causes. Des facteurs génétiques et environnementaux seraient en cause. Selon le spécialiste, des antécédents familiaux peuvent "favoriser l'apparition du SPOK chez une femme, avec un facteur de risque estimé à environ 30% dans le développement de cette maladie".
Face à des symptômes du SPOK, il est recommandé de consulter un médecin qui pourra confirmer le diagnostic par des examens sanguins et éventuellement une imagerie médicale.
Une fois le diagnostic posé, des traitements existent. La prise en charge est personnalisée et nécessite l'intervention de plusieurs médecins : endocrinologue médical, dermatologue, nutritionniste, endocrinologue de la reproduction. Ils doivent se faire sur une longue durée, avec un suivi régulier. La prise en charge dépend aussi du désir de grossesse. Des stimulations hormonales à base de citrate de clomifène ou de létrozole permettent de rétablir une ovulation et d'être enceinte. En cas d'échec, une chirurgie ovarienne par drilling peut être proposée ; il s'agit de pratique des micro-perforations à la surface des ovaires pour rétablir des ovulations et des grossesses spontanées. La technique rétablit 50% des ovulations. En dernier recours, la fécondation in vitro est aussi une solution.