Tchad : agir contre l'insécurité alimentaire
Des millions de Tchadiens souffrent d'une crise alimentaire. Les autorités tentent d'y remédier.
Le Tchad veut éloigner le spectre de
la famine. Les autorités ont entrepris de soutenir les populations exposées à l’insécurité
alimentaire. Début juillet, des kits
alimentaires ont été distribués dans la capitale N'Djamena ainsi que dans
d’autres localités du pays.
"Ce geste est une
réponse sociale du gouvernement à l'appel des couches les plus
vulnérables", a expliqué le ministre de la Santé
publique et de la Solidarité nationale Dr Abdel-Madjid Abderahim. “La faim est une arme de
destruction massive qui affecte toutes les communautés et qui prive ces communautés
de leurs besoins vitaux et les expose également à tous les fléaux“,
a-t-il poursuivi.
À lire aussi : Un nouveau service de psychiatrie et de désintoxication voit le jour au Tchad
La menace d'une crise alimentaire
Les dons ont été remis aux ménages vulnérables identifiés et répertoriés
sur des listes.
Les bénéficiaires sont les victimes de la mauvaise saison agricole de l’an
passé, de l’insécurité et du manque de structures.
L’organisation humanitaire Action contre la Faim tirait déjà la sonnette d’alarme en mars. Elle indiquait
qu’un million et demi d’habitants des provinces du Lac Tchad, du Kanem et du Bahr el-Ghazal étaient sous la menace d’une crise alimentaire. “26 % de la population de ces provinces aura
besoin d’une assistance alimentaire d’urgence“, faisait-elle savoir
dans une de ses publications.
La sécheresse en cause
Action contre la Faim relevait qu’en 2021, les faibles précipitations enregistrées avaient été mal réparties dans le temps et dans l’espace. “La sécheresse du mois d’août, habituellement le plus pluvieux, a impacté le développement des cultures vivrières de mil et de maïs, du fourrage ainsi que le remplissage des mares et la recharge des nappes. Le stress hydrique avancé a provoqué l’assèchement irréversible du tapis herbacé et des cultures. Des pluies tardives début septembre ont eu un effet délétère en causant par endroit la pourriture de l’herbe qui a été ensevelie par les rafales des vents de sable“, diagnostique l'association.
En août 2021, l’Organisation des Nations Unies indiquait que 5,1 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire au Tchad. Sa représentante locale faisait savoir que le nombre de personnes dans le besoin dans ce pays avait augmenté “de manière exponentielle”. Elle ajoutait que "plus de 4 millions d’enfants de moins de 5 ans et de femmes enceintes ou allaitantes“ avaient besoin d’une assistance nutritionnelle cette année-là.