Tuberculose, cet autre fléau que l'Afrique n'a pas encore maîtrisé
A l'ombre du Covid, la tuberculose continue de tuer sur le continent africain.
On l'a presque oubliée ! Pourtant, la tuberculose existe toujours et tue de plus en plus. En 2020, cette maladie a fauché la vie d'au moins 1,5 million de personnes dans le monde (contre 1,2 millions en 2019), soit plus que le sida et le paludisme. En Afrique, elle est responsable de la mort de 549.000 personnes. Une hausse de décès qui s'expliquerait par l’accès restreint aux moyens de diagnostic et au traitement de la tuberculose depuis l’avènement de la pandémie de Covid-19.
Face à cette terrible maladie causée par une bactérie qu'on appelle mycobacterium tuberculosis (aussi nommée bacille de Koch) - qui attaque le plus souvent les poumons mais peut aussi toucher d'autres organes, l'objectif de l’ONU tient en deux chiffres : 90-80. Ils signifient une réduction de 90 % de la mortalité par tuberculose et une réduction de 80 % du nombre de cas d’infection d’ici à 2030, par rapport à 2015. Sauf qu'au rythme actuel des avancées, "il ne sera pas possible d’atteindre la cible des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies qui vise à mettre fin à l’épidémie de tuberculose d’ici à 2030" estime la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Investir pour sauver des vies
Alors que les chefs d'Etat africains ont récemment lancé la campagne de collecte du Fonds mondial de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle à "accroître le financement provenant de sources nationales et de donateurs internationaux" pour ne pas ruiner les efforts importants réalisés ces dernières années.
Mais l'espoir existe : "L’augmentation des investissements peut changer la donne et atténuer la souffrance et la mort évitables de millions de nos congénères", assure la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, ce 24 mars. Maintenant que les jalons sont posés, il ne reste plus à espérer que les gouvernement accordent une plus grande attention à cette deuxième cause de décès par maladie infectieuse dans le monde.