Un nouveau traitement contre l’hépatite C testé au Cameroun
Un groupe de chercheurs de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I vient de publier les résultats d’une étude effectuée durant trois mois. Ses auteurs revendiquent la guérison de 95% des patients pris en charge.
C’est une étude qui suscite beaucoup d’espoir. La veille de la journée mondiale consacrée à la lutte contre les hépatites, des chercheurs camerounais ont présenté à Yaoundé les résultats d’une expérience qui aura consisté à tester un traitement sur 161 personnes atteintes de l’hépatite C. Le professeur Oudou Njoya et les autres membres du groupe ont fait savoir qu’ils avaient pu soigner 161 patients "cobayes". Soit un taux de guérison de 95%.
Selon le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune qui rapporte ces informations, “les patients bénéficiaires de cette étude révolutionnaire ont été identifiés dans six centres de traitement à Yaoundé, notamment le Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé (CHU), l’hôpital général et l’hôpital militaire“. Le professeur Oudou Njoya estime cette étude “importante“ car soutient-il, "elle montre bien que le traitement de l’Hépatite C avec de nouveaux antiviraux peut réussir dans le contexte médical du Cameroun“.
Les chercheurs en service à la Faculté de médecine et de sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I annoncent le lancement de deux autres séries d’études de démonstration de faisabilité de traitements par les antiviraux dits ‘’d’Action Directe’’ prévus pour au moins 300 malades. Parmi eux des malades d’hépatites C détectés dans les banques de sang et des personnes co-infectées par le VIH et déjà sous traitement pour cette pathologie. L’étude pourrait, en cas de succès, être étendue à d’autres coins du Cameroun.
Les antiviraux à action directe, l’autre traitement anti-hépatite C
En juillet 2017, les résultats préliminaires du premier essai thérapeutique de l’hépatite C (œuvre de l’ANRS TAC) réalisés en Afrique étaient présentés à Paris. Ils montraient que les antiviraux à action directe (AAD) contre l’hépatite C peuvent être aussi efficaces dans les pays du Sud que dans ceux du Nord. Ce type d’antiviraux à action directe (ADD) “ont depuis trois ans révolutionné la prise en charge de l’hépatite C chronique, permettant d’obtenir une guérison chez plus de 90 % des patients, quel que soit le statut VIH (co-infection ou pas) ou la sévérité de l’atteinte hépatique“, pouvait-on lire dans le communiqué annonçant cette innovation scientifique
L’hépatite C, maladie du foie causée par un virus, le VHC, peut entraîner des hépatites aiguës comme des hépatites chroniques. C’est une cause majeure de cancer du foie. Le virus de l’hépatite C est transmis par le sang : les modes d’infection les plus courants passent par l’exposition à de petites quantités de ce liquide.