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Une flambée de paludisme inquiète au Mali

Alors que le coronavirus sévit toujours au Mali, les autorités sanitaires font face à un autre adversaire : le paludisme.

Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le
Voilà à quoi ressemble le moustique du genre Anopheles qui peut transmettre le paludisme (photo d'illustration)

La situation est alarmante. Ces derniers jours ont été caractérisés, au Mali, par une augmentation des décès liés au paludisme dans les régions du Nord. En pleine saison des pluies, les cinq régions du pays ont enregistré près de 13.000 cas de paludisme (dont un quart chez des enfants de moins de cinq ans), soit une hausse de 88% par rapport à la semaine précédente. 

La maladie, causée par des parasites transmis par les piqûres de moustique, a fait 23 morts entre le 21 et 27 septembre dans le nord. Depuis le début de l'année, le bilan dans cette région est de 59 morts, soit près du double des 33 décès recensés pour la même période en 2019, selon le ministère. 

Les structures sanitaires sont débordées

"La situation sanitaire à Kidal est très alarmante vu l'afflux de cas de paludisme dans toute la région", a déclaré Cheick Ag Oufene, l'administrateur du Centre de santé de référence de cette ville du nord-est du pays, à près de 1.200 km de la capitale Bamako. Avant d'ajouter que "pour le moment, les structures sanitaires sont vraiment débordées".

"Il y a eu une grande pluie et voilà, le paludisme est là et il fait des dégâts pratiquement tous les jours", s'est également inquiété le Dr Mahamadou Sangaré, responsable du centre communautaire de santé d'Aguelhok, à une centaine de kilomètres plus au nord. "Les complications ne sont pas faciles à gérer ici et si la prise en charge (de sa forme grave), le neuropaludisme, n'est pas bien faite, le malade risque de mourir", a souligné le médecin.

Ces derniers mois, "le Covid a absorbé pas mal les esprits et réorienté une partie des fonds, ce qui a causé des retards dans les actions de prévention", a jugé le Dr Rudy Lukamba, responsable Santé du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Mali. Or, "l'assainissement des zones humides, le débroussaillage, l'assèchement des flaques, la distribution de moustiquaires ou encore la sensibilisation des populations, ça demande des ressources", a-t-il dit.

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