Une nouvelle technique de dépistage pour l’ulcère de Buruli
Maladie tropicale négligée, l'ulcère de Buruli fait beaucoup de victimes en Afrique. Mais une nouvelle technique de dépistage, en cours de validation au Cameroun, peut changer la lutte contre cette infection.
C'est un mal qui fait des ravages en Afrique. L’ulcère de Buruli est une infection chronique débilitante causée par la bactérie Mycobacterium ulcerans. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), cette maladie tropicale négligée "affecte la peau et parfois les os et peut entraîner des déformations et des incapacités permanentes". Et en Afrique plus qu'ailleurs, ce sont surtout les enfants de moins de 15 ans qui sont touchés par cette maladie.
"Bien que 42.000 cas aient été signalés au cours des dix dernières années, il est difficile d'estimer l’importance exacte de la maladie, sous-rapportée en raison de l'éloignement des patients, du manque d’informations et des difficultés à réaliser un diagnostic biologique", peut-on sur le site web d’Epicentre, la branche de recherche et d’épidémiologie de Médecins sans frontières (MSF). Mais certains pays d'Afrique de l’Ouest et d'Afrique centrale – le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana et la République démocratique du Congo – notifient la majorité des cas sur le continent.
Un mode de transmission inconnu
Le traitement actuel consiste en une combinaison d'antibiotiques : le rifampicine et le clarithromycine. Mais non traité, le tissu infecté s'ulcère et forme une lésion à bords creusés. Dans certains cas, l'os peut être touché, ce qui peut entrainer de grosses déformations.
Si les professionnels de santé expérimentés des zones d’endémie établissent généralement un diagnostic clinique fiable, beaucoup de médecins confondent encore les lésions causées par un ulcère de Buruli avec des furoncles, des ganglions et d’autres infections sous-cutanées comme des mycoses. Et pour ne pas arranger les choses, on ignore encore le mode exact de transmission de Mycobacterium ulcerans, la bactérie à l'origine de cette infection, et aucun moyen de prévention n'existe. Mais heureusement, on en sait un peu plus sur les techniques de dépistage.
Un dépistage rapide
Si le test PCR est recommandé pour dépister l'ulcère de Buruli, une nouvelle technique de dépistage vient de voir le jour au Cameroun. Elle se base sur un score clinique qui facilite la détection de la maladie. Développé par les chercheurs d'Epicentre, "ce score repose sur la classification de paramètres démographiques (âge et sexe) et cliniques, comme la taille et la couleur de la plaie", explique la branche de recherche et d’épidémiologie de Médecins sans frontières (MSF).
Plus rapide qu'une analyse au laboratoire pour un test PCR, la technique du score clinique pourrait permettre aux malades d'accéder plus vite aux traitements appropriés. L'équipe de chercheurs d'Epicentre espère aujourd'hui que ce nouveau moyen de dépistage soit intégré dans le système de prise en charge de l'ulcère de Buruli au Cameroun et dans les dans les différents pays endémiques.