Vers une meilleure prise en charge des fistules en RDC ?
Alors qu'au moins 5.000 à 7.000 cas de fistules surviennent chaque année sur le sol congolais, une université et un hôpital veulent se pencher sur leur prise en charge.
En finir avec les fistules. C'est l’objectif que s'est fixé l’université de Kinshasa (UNIKIN) et l’hôpital de référence de Panzi à Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). La collaboration entre l'Unikin et le centre de santé dirigé par le prix Nobel de la Paix 2018, Denis Mukwege, va permettre d'améliorer la prise en charge des fistules en RDC. Une bonne nouvelle, quand on sait que 5.000 à 7.000 cas des fistules surviennent chaque année sur le sol congolais, selon le Fonds des nations unies pour la population (Fnuap).
Mais avant d'aller plus loin, il faut rappeler qu'il existe différents types de fistules :
- La fistule obstétricale survient généralement lorsque qu’une femme ou une fille souffre d’un travail d’accouchement prolongé sans avoir accès en temps utile aux soins obstétricaux et néonataux d’urgence. Douloureuse, cette fistule peut notamment empêcher la femme de contrôler ses urines ou ses selles
- La fistule traumatique peut survenir à la suite d’actes de violence sexuelle, généralement pendant des conflits ou à la suite de conflits. Il n’existe pas d’estimations fiables de sa prévalence, mais la fistule gynécologique traumatique peut constituer une part importante de l’ensemble des cas de fistules génitales dans les localités où la violence sexuelle a fait office d’arme de guerre.
- La fistule iatrogène peut être causée involontairement par un prestataire de soins de santé. Par exemple, au cours d’une césarienne, il est possible qu’il y ait une lésion accidentelle de la vessie, provoquant ainsi une ouverture anormale à travers laquelle passent les urines.
Des soins gynéco accessibles à toutes ?
En RD Congo, le faible accès à la planification familiale et aux soins de santé maternelle entraîne de nombreux cas de fistules obstétricales, alors que les viols quotidiens à l'est du pays sont à l’origine d’une épidémie de fistules traumatiques.
Mais grâce au partenariat entre l'Unikin et l'hôpital spécialisé dans la chirurgie réparatrice des femmes violées, des médecins vont être formés en gynécologie obstétrique. Ce qui nourrit l'espoir d'une meilleur prise en charge des fistules, vu que l’accès aux services de soins obstétricaux d’urgence est pour le moment très limité. En 2021, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait recensé 2 millions de cas de fistules, dont 600.000 à 1 million sur le continent africain